Lexique économique et financier

 

A

Abus de position dominante : comportement d’une entreprise qui dispose d’une part de marché élevée et l’utilise pour réduire la concurrence sur ce marché. Exemple : le fabricant d’un bien très vendu peut imposer aux distributeurs des clauses limitant le nombre de produits qu’ils mettront en rayon aux côtés du sien.

Abduction : Mode de raisonnement qui permet de rendre compte de la logique de découverte (ou d’invention) des propositions scientifiques. L’abduction consiste à partir d’un ensemble de faits surprenants au regard des connaissances scientifiques existantes puis à formuler une hypothèse (ou une conjecture) permettant de rendre compte de l’ensemble de ces faits. L’abduction est donc à la fois distincte de L’induction et de la déduction.

Absorption technique de concentration des entreprises dans laquelle une société intègre les patrimoines d’une ou plusieurs autres sociétés. Dans cette opération, seule la société absorbante subsiste, les autres sociétés sont dissoutes. La société absorbante peut procéder à une augmentation de capital dont les parts vont aux actionnaires des sociétés absorbées en contrepartie de leur apport en titres des anciennes sociétés. L’absorption contribue à la concentration des entreprises et elle est susceptible de porter atteinte à la concurrence. Elle est le plus souvent réglementée par les autorités de la concurrence.

Accélérateur : relation qui établit que l’investissement est une fonction croissante de la demande. Pour plus d’informations, Actif : ensemble des biens matériels et immatériels détenus par un agent économique. Exemple : un bien d’équipement ou les actions d’une autre entreprise.

Accord d’autolimitation des exportations : un accord d’autolimitation des exportations consiste, pour un pays, à s’engager volontairement à limiter ses exportations à destination d’un pays client. Le caractère volontaire de la limitation doit être relativisé car il résulte en général d’une pression du pays importateur.

Accord de pension : est une opération par laquelle des titres sont cédés tandis que le vendeur obtient simultanément le droit et l’obligation de les racheter à un prix déterminé, à un terme fixé ou sur demande. L’agent qui cède les titres (le vendeur) réalise une mise en pension, l’agent qui acquiert les titres réalise une prise en pension. Les opérations de mise en pension permettent aux agents qui y ont recours de se procurer des liquidités aux conditions du marché en offrant en garantie des titres dont ils sont détenteurs.

Accord de la Jamaïque : est signé les 7 et 8 janvier 1976 à Kingston (Jamaïque). Il entérine le système de changes flottants mis en place de facto par de nombreux pays depuis 1973 en donnant la possibilité aux États membres de choisir le régime de change de leur choix. Il démonétise l’or puisqu’il supprime la possibilité de définir des parités par rapport à lui. Ainsi, il modifie profondément les statuts du Fonds monétaire international (FMI). Officiellement, cet accord instaure un étalon DTS mais certains auteurs considèrent qu’il institue de fait un système d’étalon-dollar.

Accord général sur le commerce des services (AGCS) : conclu lors de l’Uruguay Round (1986 à 1994) et repris dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), vise à libéraliser les échanges de services (à l’exception de ceux fournis dans l’exercice du pouvoir gouvernemental). Il s’agit d’un cadre de négociation spécifique car chaque pays peut choisir un certain nombre de secteurs dans le domaine des services pour lesquels il s’engage à ouvrir l’accès au marché. L’AGCS suscite des points de vue divergents. Pour les uns, cet accord permet de fournir des services de qualité à moindre prix. Pour les autres, il sert surtout à démanteler les services publics.

Accord monétaire européen (AME) :  L’Accord monétaire européen (AME), signé le 5 août 1955, est entré en vigueur le 26 décembre 1958. Il organise le retour à la convertibilité des monnaies des pays membres de l’Union européenne des paiements (UEP). L’AME marque le début de la mise en œuvre effective du système de Bretton Woods puisque les statuts du Fonds monétaire international (FMI) stipulaient que les pays membres devaient assurer la libre convertibilité externe de leur monnaie.

Accords commerciaux préférentiels : sont des traités commerciaux visant à accorder à certains partenaires des tarifs douaniers ou des quotas d’importation préférentiels. Ils peuvent constituer une étape dans un processus d’intégration économique vers une union douanière. Ces accords préférentiels, justifiés par la proximité géographique ou par des raisons historiques ou politiques, peuvent être plus ou moins contradictoires avec les principes du multilatéralisme et de la clause de la nation la plus favorisée. L’Accord général sur les tarifs et le commerce (AGETAC) avait prévu dès sa création des clauses dérogatoires pour permettre le développement du régionalisme commercial.

Accords de Bâle :  sont élaborés dans le cadre du comité de Bâle abrité par la Banque des règlements internationaux (BRI) qui siège à Bâle. L’Accord de Bâle de 1988 (Bâle I) met en place le ratio Cooke. L’Accord de Bâle de 2004 (Bâle II) met en place le ratio Mac Donough. L’Accord de Bâle de 2010 (Bâle III) met en place un renforcement de la surveillance micro prudentielle en redéfinissant les fonds propres et les règles de couverture des risques. On appelle aussi accord de Bâle, les accords au sein de la CEE qui ont conduit à la mise en place du Serpent monétaire en 1972.

Accumulation primitive du capital : est un concept de la théorie marxiste qui vise à rendre compte des conditions d’émergence du mode de production capitaliste (MPC). La production capitaliste permet de créer une plus-value par l’exploitation de la force de travail et l’utilisation du capital constant. Néanmoins, le processus de l’accumulation capitaliste a nécessairement reposé, au départ, sur une accumulation de capital qui lui est antérieure : l’accumulation primitive. Dans Le Capital, Marx écrit que « dans les annales de l’histoire réelle, c’est la conquête, l’asservissement, la rapine à main armée, le règne de la force brutale, qui l’a toujours emporté ». Pour lui, le MPC s’est développé à partir de la fin du Moyen Âge et tout au long de l’époque moderne à partir de la dissolution progressive du servage et l’émergence d’un capitalisme commercial et bancaire. À la fin du xviiie siècle, ce processus d’accumulation s’accélère avec le développement de l’industrie. Dans le même temps, le salariat s’impose comme rapport social dominant, caractérisé par la séparation des producteurs d’avec leurs moyens de production. Le concept d’accumulation primitive a aussi été utilisé par des auteurs marxistes pour caractériser la période de démarrage du développement capitaliste dans les pays en voie de développement (PVD).

Actif (individu) : Un actif est un individu appartenant à la population active. Il peut être actif occupé ou chômeur.

Actif circulant : désigne une partie de l’actif d’un bilan qui n’est pas destinée à rester durablement dans l’entreprise (à la différence de l’actif immobilisé). Il est essentiellement composé des stocks, des créances clients et des disponibilités (billets et pièces, avoirs sur les comptes bancaires).

Actif corporel : Un actif corporel est un élément du patrimoine qui a un caractère matériel. Pour un ménage, un logement est par exemple un actif corporel. Pour une entreprise, les immeubles, les terrains, les usines et tous autres biens matériels sont des exemples d’actifs corporels (sauf les stocks qui font partie de l’actif circulant et ne sont donc pas classés dans l’actif corporel).

Actif financier Les actifs financiers sont un élément du patrimoine des agents économiques qui est constitué d’avoirs monétaires, de titres de créance ou de titres de propriété. On compte parmi les actifs financiers : –la monnaie manuelle (billets et pièces) ; –les soldes créditeurs des comptes courants et des comptes d’épargne ; –les autres contrats financiers (contrat d’assurance-vie, contrats sur produits dérivés par exemple) ; –les actions, les obligations et autres types de créances (billet de trésorerie, etc.). Dans un sens étroit, la monnaie n’est pas comprise dans les actifs financiers, il ne reste alors que les actifs financiers qui procurent à leurs détenteurs un revenu ou la possibilité d’un gain en capital, en contrepartie d’une prise de risque.

Actif immobilisé L’actif immobilisé désigne une partie de l’actif d’un bilan qui est destinée à rester durablement dans l’entreprise. L’actif immobilisé se compose des immobilisations corporelles (bâtiments, outillage, etc.), des immobilisations incorporelles (fonds de commerce, brevets, etc.), des immobilisations financières (participations dans d’autres sociétés, filiales). Certains éléments de l’actif immobilisé font l’objet d’un amortissement.

Actif incorporel : Les actifs incorporels sont les éléments du patrimoine des agents économiques qui n’ont ni un caractère matériel, ni un caractère financier. Ce sont par exemple les marques commerciales, les brevets, les droits d’auteurs, etc. Capital et investissement, Entreprises.

Actif réel : Les actifs réels sont des éléments du patrimoine qui correspondent aux biens reproductibles (bâtiments, biens immobiliers, bétail, stocks) ou aux biens non reproductibles (terre, œuvres d’art).

Actif sous-jacent : est un actif réel (marchandise) ou financier (action, obligation, devise) à partir duquel est défini un produit dérivé (option, contrat futur, warrant). Le sous-jacent d’un produit dérivé peut aussi être un taux d’intérêt ou un indice relatif à l’évolution du cours d’un actif ou d’une catégorie d’actifs.

Action : titre représentant une partie du capital d’une entreprise. Elle confère à son détenteur un droit de propriété sur une partie du capital et un droit de vote dans la gestion de l’entreprise.

Activité économique : ensemble des actes que doivent accomplir les hommes pour satisfaire leurs besoins à partir de la production et de l’échange de biens et services.

Ajustement par les prix : est une situation où, sur un marché, la confrontation de l’offre et de la demande conduit à l’égalité des quantités offertes et demandées grâce à la flexibilité des prix. Le modèle de concurrence parfaite est une représentation théorique de l’ajustement par les prix. Il correspond à la conception de L. Walras dans laquelle les offreurs et les demandeurs ajustent les quantités qu’ils offrent ou demandent en fonction des prix qui sont fixés par le commissaire-priseur.

Ajustement par les quantités : L’ajustement par les quantités est une situation où, sur un marché, les prix étant rigides, la confrontation de l’offre et de la demande débouche sur une situation d’équilibre avec rationnement.

Actualisation : méthode qui consiste à exprimer la valeur d’une somme monétaire future en un équivalent actuel. Si je possède dix euros aujourd’hui, pour que j’accepte de l’échanger contre une somme dans un an, il faudra que l’on me propose plus que dix euros en échange. En effet, l’impatience, l’inflation, le coût d’opportunité de l’utilisation de cette somme pendant un an etc. me pousse à demander plus que la somme initiale (dix euros).

Agent économique : désigne les personnes physiques ou morales qui participent à l’activité économique.

Agent représentatif : en théorie économique, représente l’hypothèse selon laquelle l’économie serait formée d’agents identiques par leurs préférences ou leur fonction de production. Il est suffisant alors de ne s’intéresser qu’au comportement d’un seul de ces agents pour comprendre le fonctionnement de l’économie dans son ensemble.

Agrégats monétaires : ensemble des moyens de paiement dans une nation. On distingue plusieurs agrégats en fonction du degré de liquidité de leurs composants.
Les agrégats retenus sont :
M1 = Billets et monnaie divisionnaire (pièces) + dépôts à vue.
M2 = M1 + placements à vue (comptes sur livret + comptes d’épargne logement, CODEVI).
M3 = M2 + placements à forte liquidité (comptes à terme, certificats de dépôts, bons des institutions financières, titre d’OPCVM court terme) et dépôts et titres de créances en devises.
M4 = M3 + billets de trésorerie et bons du Trésor.

Aléa moral : situation dans laquelle il existe une incertitude sur le comportement qu’adoptera un co-contractant dans l’exécution d’un contrat. Exemple : une société d’assurance n’est pas certaine que son client sera prudent une fois qu’il aura signé son contrat. L’aléa moral rend la réalisation des échanges plus complexe. Cette situation se rencontre sur des marchés divers comme celui du crédit, de l’assurance ou du travail. Voir aussi asymétrie d’information, antisélection et relation d’agence.

Amortissement : en économie, mesure la perte de valeur subie par un stock de capital. Cette perte provient soit de son usure physique, soit de son obsolescence.

Anarchisme méthodologique : L’anarchisme méthodologique est une conception de l’activité scientifique défendue par P. Feyerabend (1924-1994) selon laquelle il faut encourager la prolifération des théories et la formulation d’hypothèses qui ne concordent pas avec les théories admises (Contre la méthode, 1975). Selon lui, la recherche scientifique doit se fonder sur le principe de contre-induction en vertu duquel ce sont les théories qui permettent de produire des énoncés d’observation. Une théorie T1 ne peut être réfutée que par une théorie T2 incompatible avec T1. Feyerabend a résumé ses conceptions épistémologiques par le précepte « tout est bon », signifiant par là qu’il n’y a pas lieu de respecter une quelconque orthodoxie épistémologique.

Anticipation : hypothèse subjective concernant l’évolution future d’une variable donnée permettant de fonder des prévisions en vue d’une action future. Exemple: une anticipation d’inflation est ce qu’un agent s’attend à constater comme hausse des prix.

Anticipation autoréalisatrice : L’idée d’anticipation autoréalisatrice (ou prédiction créatrice, ou encore prophétie autoréalisatrice) a été élaborée par R. K. Merton (1910-2003) en sociologie sous le nom de « théorème de Thomas » : « Quand les hommes considèrent certaines situations comme réelles, elles sont réelles dans leurs conséquences. » En sciences économiques, ce modèle d’analyse est de portée très générale. Par exemple, lorsque les entrepreneurs anticipent une forte croissance, ils investissent, ce qui contribue à la croissance (et réciproquement). Lorsque les opérateurs sur un marché financier prévoient qu’un actif va s’apprécier, ils se portent acheteurs de cet actif, ce qui pousse son prix à la hausse.

Anticipations adaptatives : anticipations formées à partir des valeurs passées de la variable en corrigeant cette valeur en fonction des erreurs passées. Mathématiquement : xat = xat-1 + λ(xt-1 – xat-1). xat est la valeur de x anticipée en t-1 pour t et 0<λ<1.

Anticipations autorégressives : Les anticipations sont autorégressives lorsque la valeur prévue d’une variable pour une période donnée dépend de l’histoire des valeurs prises par cette variable au cours des périodes précédentes.

Anticipations rationnelles : anticipations formées à partir de toute l’information dont dispose les agents sur les facteurs influençant la variable. L’information comprend les valeurs passées de la variable (comme dans les autres types d’anticipations) mais également les évènements présents ou à venir susceptibles d’affecter la variable dans le futur.
Exemple : on apprend que la Banque Centrale veut augmenter la masse monétaire, les agents peuvent alors en déduire une inflation plus importante que prévu.
Mathématiquement : x
at = E ( xt / It-1). xat est la valeur de x anticipée en t-1 pour t.
E ( x
t / It-1) est l’espérance mathématique de x en t connaissant l’information It-1.

Anticipations statiques : anticipations qui se forment en considérant que la valeur future de la variable sera la même que sa valeur actuelle. Autrement dit,  » demain sera le même qu’aujourd’hui « . Ou encore, si x est la variable anticipée : xat+1 = xt , pour tout t. xat+1 est la valeur de x anticipée en t pour t+1.

Anticipations extrapolatives On dit que les anticipations sont extrapolatives lorsque les agents prévoient les valeurs futures des variables en supposant que les tendances observées dans le passé vont se prolonger.

Antisélection : ou « sélection adverse ». Situation dans laquelle, sur un marché, l’information disponible sur les caractéristiques des biens ou des demandeurs n’est pas parfaite, mais seulement connue d’une partie des agents. Exemples : sur le marché des véhicules d’occasion, celui qui offre le bien a une idée claire de sa qualité, mais pas le demandeur (célèbre exemple de George Akerlof). Sur le marché du crédit, la banque ne sait pas parfaitement si l’emprunteur est risqué ou non.

Appariement : Sur le marché du travail, l’appariement désigne l’adéquation entre les demandes de travail et les offres de travail selon le secteur professionnel, le lieu, la qualification, etc. La qualité de l’appariement explique en partie la coexistence de chômeurs et d’emplois vacants. Les politiques de l’emploi centrées sur la formation et l’insertion cherchent alors à améliorer l’appariement. Un bon appariement satisfait à la fois l’employeur et le salarié et conduit souvent à une productivité plus élevée et un emploi durable, ce qui réduit le chômage. À l’inverse, un mauvais appariement débouchera sur un emploi de courte durée, ce qui favorise le chômage.

Appréciation : De façon générale, le terme appréciation est utilisé pour désigner l’augmentation de la valeur d’un actif ou d’un indicateur. D’un point de vue monétaire, sur le plan externe, l’appréciation est l’augmentation du cours d’une devise sur le marché des changes. En régime de changes fixes, l’appréciation correspond à l’augmentation du cours à l’intérieur des marges de fluctuation fixées par les autorités monétaires. Ne pas confondre avec le terme de réévaluation. D’un point de vue monétaire, sur le plan interne, l’appréciation est l’augmentation du  pouvoir d’achat de la monnaie qui résulte d’une baisse des prix.

Apprentissage par l’usage : ou learning by using. Amélioration de l’utilisation d’un bien et de l’utilité qu’on en retire dans une activité de consommation par son usage. Voir aussi apprentissage par la pratique

Apprentissage par la pratique : ou learning by doing. Compétences acquises par un individu grâce à l’exercice d’une activité de production. L’apprentissage par la pratique est une source de gains de productivité. Voir aussi apprentissage par l’usage.

Arbitrage : En science économique, le mot « arbitrage » est souvent utilisé comme synonyme du mot « choix ». Un agent économique arbitre entre le présent et le futur (arbitrage intertemporel), il peut arbitrer entre plusieurs marchés ou bien entre assurance et assistance, le gouvernement arbitre entre différentes mesures fiscales, etc.

Arbitrage intertemporel : L’arbitrage intertemporel des agents est un choix entre des situations économiques différentes à des moments différents du temps. Par exemple, un agent économique va choisir entre la consommation de l’intégralité de son revenu (satisfaction immédiate) et l’épargne d’une partie de ce revenu (satisfaction future). L’arbitrage intertemporel des agents est donc lié au degré de leur préférence pour le présent.

L’arbitrage intertemporel est un déterminant essentiel du taux d’intérêt et du taux d’actualisation.

Le concept d’arbitrage intertemporel joue un rôle important dans les théories de l’École autrichienne. Par exemple, la définition du capital comme détour de production repose sur ce concept. Il joue également un rôle important dans les travaux de la nouvelle économie classique. Le concept d’arbitrage intertemporel est appliqué aujourd’hui dans des champs divers de l’analyse économique : développement durable, choix d’investissement, etc.

Arbitrage travail-loisir : Dans la théorie néoclassique du marché du travail, les agents économiques déterminent leur offre de travail en comparant la désutilité du travail et l’utilité du loisir. En fonction de son système de préférence, chaque individu offrira plus ou moins de travail en comparant la désutilité marginale du travail et la rémunération proposée par les employeurs. La quantité de travail offerte est celle dont la désutilité marginale est égale au taux de salaire.

Le terme « loisir » ne doit pas être compris au sens commun, il correspond au temps qui n’est pas consacré à une activité économique institutionnalisée. Le travail domestique et le travail scolaire sont ainsi des loisirs dans cette approche.

Assiette fiscale : l’assiette fiscale correspond à la base à laquelle on appliquera un taux d’imposition pour obtenir le montant de l’impôt à payer. Exemple : la TVA a comme assiette le prix de vente hors TVA. L’impôt sur les sociétés se calcule à partir de l’assiette fiscale que représentent les bénéfices des entreprises taxées.

Assurance : est une activité qui consiste selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) à « transformer des risques individuels en risques collectifs en garantissant le paiement d’une somme (indemnité ou prestation) en cas de réalisation d’un risque » à ceux qui ont souscrit un contrat et versé préalablement une prime (cas de l’entreprise d’assurance) ou une cotisation sociale volontaire (cas de la mutuelle). Dans la comptabilité nationale, les sociétés d’assurance (y compris les mutuelles), font partie des sociétés financières.

Assouplissement quantitatif : ou quantitative easing (QE). Politique monétaire dite « non conventionnelle » qui consiste pour la banque centrale à racheter des quantités importantes de titres aux agents financiers, les banques en particulier. Ces titres peuvent être de différents types, des titres de la dette publique en particulier. Le but est d’alimenter l’économie en liquidités quand les instruments classiques ne fonctionnent plus (notamment en cas de trappe à liquidité).

Asymétrie d’information : II y a asymétrie d’information lorsque, dans le cadre d’un contrat, un agent économique détient plus d’informations qu’un autre. Par exemple, dans le cadre du contrat salarial, l’employeur n’est jamais certain de ce que sera le comportement du salarié lorsqu’il aura été recruté. C’est pourquoi on parle parfois de l’incomplétude du contrat de travail. De nombreux contrats (en matière d’assurance ou sur les marchés financiers) relèvent de l’asymétrie d’information. L’asymétrie d’information conduit à des problèmes d’antisélection et d’aléa moral.

Asymétrie des conjonctures : L’asymétrie des conjonctures est un terme utilisé pour caractériser une situation économique divergente du point de vue de la croissance, de l’emploi et du chômage, des taux d’intérêt, entre deux groupes de pays (ou deux pays). Par exemple, au cours de la première moitié des années 1980, on observe une conjoncture de croissance aux États Unis et une récession dans les pays de la Communauté économique européenne (CEE). Il en va de même depuis 2009-2010, où l’on constate que la reprise est beaucoup plus vigoureuse aux États Unis qu’en zone euro.

 

Austérité : politique économique consistant à comprimer la demande en vue de ralentir la hausse des prix. Une politique budgétaire d’austérité réduit notablement les déficits publics (par la hausse des impôts ou la baisse des dépenses publiques). Une politique monétaire d’austérité réduit le rythme de progression de la masse monétaire. Synonyme de « rigueur ».

Autarcie : est une situation économique qui se caractérise, pour un pays donné, par un refus du commerce avec l’étranger. L’objectif visé est l’autosubsistance et l’indépendance économique totale par rapport au reste du monde, ce qui suppose une volonté politique. À l’époque actuelle, aucun pays moderne ne peut sérieusement envisager une véritable autarcie.

 Il ne faut pas confondre autarcie et protectionnisme. Le protectionnisme ne signifie pas refus des échanges.

Certains économistes tiers-mondistes (S. Amin, A.  Gunder-Frank) considèrent que la sortie du sous-développement implique une rupture avec le marché mondial.

Autofinancement : Financement (des investissements) d’une entreprise à partir de ses ressources propres, c’est à dire sans faire appel à l’emprunt (bancaire ou obligataire) ou à la bourse (augmentation de capital). Il provient de la mise en réserve de tout ou partie de ses bénéfices pour accroître ses ressources financières.

Autoconsommation : désigne la consommation par un agent économique d’une production qu’il a lui-même réalisée partiellement ou en totalité et qui, sans être échangée sur un marché, serait susceptible de l’être. Dans la comptabilité nationale, ce sont les biens ou services qu’une unité institutionnelle produit et conserve pour sa consommation finale (production des jardins familiaux, loyers fictifs des logements occupés par leur propriétaire.

Automation : désigne un mode d’organisation du travail lié au développement des techniques d’automatisation (ordinateurs, calculateurs, robots, etc.) qui permettent un contrôle du déroulement de la production.

Avantage comparatif : principe dû à l’économiste David Ricardo qui affirme que les pays ont intérêt à commercer ensemble, chacun se spécialisant dans la production du bien pour lequel il dispose d’un « avantage comparatif », c’est-à-dire le domaine dans lequel leur productivité, relativement aux autres, est la plus élevée.

Avantage de coût absolu : Une entreprise dispose d’un « avantage de coût absolu » si quelle que soit le niveau de production réalisée, elle produit toujours à un coût inférieur à celui des concurrents.

Avantage concurrentiel Le concept d’avantage concurrentiel est forgé par M. Porter qui désigne ainsi l’avantage qui permet à une firme d’être plus compétitive que ses  concurrentes. Cet avantage peut être lié à un coût de production plus faible que celui des concurrents ou bien à la différenciation de son produit. On parle d’avantage concurrentiel soutenable lorsque l’entreprise a les moyens de conserver cet avantage dans la durée.

B

Balance commerciale : compte récapitulant les importations et les exportations de biens d’un pays.

Balance des capitaux : compte récapitulant les entrées et sorties de capitaux d’un pays.

Balance des invisibles : compte récapitulant les exportations et importations de services et de revenus d’un pays.

Balance des paiements : compte retraçant l’ensemble des échanges d’un pays.

Balance des transactions courantes : compte récapitulant les opérations de la balance commerciale et de la balance des invisibles.

Balance des invisibles : La balance des invisibles regroupait les échanges de services, de revenus et de transferts courants. Ce terme n’est plus employé dans le document comptable de la balance des paiements.

Balance dollar Les balances dollar : Les balances dollar étaient des avoirs en dollar détenus par des non-résidents, notamment des banques centrales. Développées à partir de 1958, les balances dollar ont alimenté le marché des eurodollars. Bien qu’il existe encore aujourd’hui des avoirs en dollar détenus par des non-résidents, cette expression est tombée en désuétude.

Bancor : Le Bancor est l’instrument de réserve et de paiement proposé par J. M. Keynes (1883-1946) à la conférence de Bretton Woods en 1944. Le Bancor était, dans l’esprit de Keynes, à la fois une unité de compte permettant de réaliser la compensation multilatérale des échanges commerciaux, mais aussi un instrument de crédit et de réserve. Le Bancor offrait l’avantage d’établir une distinction entre la monnaie internationale et la monnaie de chacun des pays participant au système. Le plan Keynes n’a pas été retenu à Bretton Woods et le Bancor n’a donc jamais été mis en place. Le terme de « Bancor » n’est pas la traduction française d’un mot anglais. Keynes utilise ce terme dans son projet.

Banking school : ou principe de banque. Théorie selon laquelle la monnaie doit être émise par la Banque Centrale librement pour servir les besoins des agents en monnaie, sans qu’il existe une couverture stricte des billets émis, par une quantité d’or détenue par la Banque Centrale. Thomas Tooke était le chef de file de cette école du XIXème siècle. Il était opposé à la currency school de Ricardo. Dans cette logique, la monnaie est endogène. C’est une vision plutôt keynésienne de la création de monnaie. Voir diviseur de crédit.

Banque : organisme financier qui concentre les moyens de paiement, assure la distribution du crédit, le change, les opérations de tenue des marchés et l’émission de billets de banque. En général, cette dernière fonction est assurée par une seule banque dans le pays : la Banque Centrale.

Banque de second rang : Dans un système bancaire hiérarchisé, les banques de second rang sont les établissements de crédit qui émettent leur propre monnaie scripturale et qui doivent être capables à tout moment de convertir cette monnaie scripturale en monnaie émise par la banque centrale. La monnaie banque centrale est en effet la seule à avoir cours légal. Les banques de second rang sont soumises à la supervision de la banque centrale et des autres autorités monétaires.

Banque centrale : banque dont les fonctions sont l’émission de la monnaie fiduciaire et l’exécution de la politique monétaire. Elle est la banque des banques. Elle organise les règlements par compensation entre les banques (dites « de second rang »). Elle organise la surveillance et la sécurité du système financier national. Elle coopère avec les Banques Centrales étrangères dans l’organisation du système monétaire et financier international.

Banque mondiale : organisation internationale créée en 1944 (affiliée à l’ONU) dont la mission est d’aider les pays pauvres à se développer, en leur prêtant ou donnant des fonds et en encourageant divers projets (d’ONG, par exemple) allant dans le sens de son objectif majeur : l’éradication de l’extrême pauvreté dans le monde.

Barrière à l’entrée : Une barrière à l’entrée est une caractéristique sur un marché qui empêche les entreprises qui n’y sont pas déjà installées d’y entrer. Exemple : l’existence d’économies d’échelle rend difficile l’entrée sur un marché pour une entreprise qui n’est pas sûr de produire et vendre assez pour avoir des coûts unitaires concurrentiels.

Barrières tarifaires : Les barrières tarifaires désignent les droits de douane qui jouent comme des obstacles à l’entrée de marchandises étrangères sur un territoire national. On distingue habituellement la visibilité des barrières tarifaires à la moindre transparence des barrières non tarifaires.

Base monétaire : Pour l’école monétariste, la base monétaire est la monnaie émise, de façon exogène, par la banque centrale. Elle détermine, par l’intermédiaire du multiplicateur de crédit, la quantité totale de monnaie émise par le système bancaire (monnaie fiduciaire et monnaie scripturale). Le terme est parfois utilisé aujourd’hui comme synonyme de monnaie centrale sans connotation théorique particulière.

Besoin : sentiment de privation qui porte à désirer un bien ou un service. La satisfaction des besoins est le but de l’activité économique. Ce but n’est jamais complètement atteint : les besoins des humains sont infinis et les ressources pour les satisfaire sont donc insuffisantes.

Biais cognitif : mécanisme de pensée qui fausse la rationalité des raisonnements et conduit à des erreurs d’appréciation et de décision. Exemples de biais cognitifs : biais d’attribution, biais de confirmation, effet Dunning-­Kruger.
Concept issu des travaux de Daniel Kahneman et Amos Tversky.

Bien (économique) : Tout moyen capable de satisfaire un besoin. Il existe une infinité de biens économiques différents. En effet, un bien se caractérise non seulement par ses caractéristiques physiques, mais également par sa localisation et sa date de disponibilité. Exemple : une glace au chocolat n’est pas le même bien si vous en disposez au pôle Nord ou en Afrique. Un bien peut être immatériel. On parle alors de « service ».

Bien d’expérience : bien dont on ne connaît la qualité que lorsqu’on l’a consommé. Exemple : un film.

Bien inférieur : bien dont la demande diminue quand le revenu augmente. Exemple : les pommes de terre.

Bien normal : ou « bien prioritaire ». Bien dont la consommation augmente quand le revenu augmente, mais moins que proportionnellement au revenu. Son élasticité au revenu est comprise entre 0 et 1. Exemple : l’habillement.

Bien public : parfois appelé « bien collectif ». Un bien est un bien public si :
il est non-exclusif. On ne peut en empêcher sa consommation en faisant payer un prix à celui qui le consomme (exemple : l’éclairage public).
il est non-rival. Le fait que plusieurs individus le consomment en même temps ne retire pas d’utilité à l’un d’entre eux (exemple : un feu d’artifice).
Il existe également des biens dits mixtes, qui respectent une seule de ces deux conditions.

Bien supérieur : ou « bien de luxe ». Bien dont la demande augmente plus que proportionnellement au revenu. Son élasticité au revenu est supérieure à 1. Exemple : les loisirs.

Bien-être : mesure la satisfaction d’un individu ou d’une collectivité. La question des sources du bien-être est très débattue. En économie, est fréquemment utilisé en référence à la théorie du bien-être qui étudie les conditions dans lesquelles l’État devrait intervenir pour corriger les défaillances du marché qui écartent une économie de marché de l’optimum de Pareto. Les auteurs de référence sont Arthur C. Pigou et Paul A. Samuelson.

Bien de club : est un bien non rival mais excluable. Par exemple les émissions de télévision hertzienne à péage sont rendues excluables par un système de codage. Il faut s’abonner pour pouvoir disposer du décodeur et regarder les émissions. Dans la limite de l’encombrement, les autoroutes à péage, les séances de cinéma ou les spectacles de théâtre sont aussi des biens de club.

Biens complémentaires et biens substituables : deux biens sont complémentaires si leur utilisation conjointe permet de satisfaire un besoin. Exemple : un stylo et du papier. Deux biens sont substituables s’ils satisfont le même besoin ou des besoins proches. Exemple : l’automobile et le train.

Bloc de l’or : On appelle Bloc de l’or l’accord monétaire intervenu le 3 juillet 1933 au terme duquel la France, la Belgique, la Suisse, les Pays-Bas, l’Italie et la Pologne expriment leur volonté de maintenir le fonctionnement de l’étalon-or. La dévaluation du franc belge en 1935 marque la fin du Bloc de l’or. Cet échec manifeste l’impossibilité de sauvegarder un îlot de stabilité au sein du désordre monétaire international. La constitution du Bloc de l’or était une réaction aux politiques de dévaluation adoptées par la Grande-Bretagne (1931) et les États-Unis (1933). Elle illustre le fractionnement de l’espace monétaire mondial qui accompagne la crise économique des années 1930.

Branche : Une branche (ou branche d’activité) regroupe des entreprises ou des fractions d’entreprises (établissements) qui exercent la même activité (même produit ou même groupe de produits). Dans la comptabilité nationale, les branches se définissent par rapport à une nomenclature de produits. Ne pas confondre avec un secteur d’entreprise et une filière.

 Brevet : disposition légale qui donne à un inventeur le monopole sur l’utilisation de sa découverte. Le brevet est supposé inciter les agents économiques à innover, car ils pourront bénéficier pleinement des revenus liés à leur invention. La durée de protection d’un brevet est de 20 ans.

BRIC : Le terme « BRIC » est une expression créée à partir des initiales de quatre pays : Brésil, Russie, Inde et Chine. Ce groupe de pays émergents et d’un pays en transition se distingue par un fort potentiel de croissance économique et d’opportunité d’investissements. La cohérence de ce groupe est problématique car il est composé de pays dont les situations et les intérêts sont très différents. Les membres des BRIC ont des intérêts communs mais aussi de nombreux intérêts divergents.

Bulle rationnelle : bulle spéculative qui se développe non pas à cause de l’irrationalité des investisseurs, mais parce que, conscients de son existence, ils souhaitent profiter des hausses à venir du prix de l’actif.

Bulle spéculative : On dit qu’un marché connaît un phénomène de bulle spéculative lorsque le prix qui s’y forme s’éloigne durablement et cumulativement du prix d’équilibre qui correspondrait aux variables économiques fondamentales (les fondamentaux). Le gonflement d’une bulle spéculative est notamment lié au phénomène des anticipations autoréalisatrices. Le retournement des anticipations peut produire l’éclatement de la bulle. Les bulles spéculatives peuvent résulter de comportements irrationnels (panique ou au contraire exubérance des opérateurs), mais elles sont parfaitement compatibles avec la rationalité des comportements. En effet, tant qu’un agent pense que le prix du marché va continuer à monter, il se porte acheteur, alimentant ainsi la hausse. L’instabilité des marchés financiers et des marchés des changes depuis le milieu des années 1970 a conduit à un important développement de la théorie des bulles spéculatives.

Bureaucratie : système d’affectation des ressources selon des procédures non marchandes de type réglementaire.

C

CAC : Cotation assistée en continu

Cambiste : Les cambistes vendent et achètent des devises sur le marché des changes pour le compte des banques ou des entreprises ayant un volume important de transactions en monnaies étrangères. Leur travail se déroule dans une salle de marchés équipée de moyens d’information et de communication très sophistiqués. Souvent spécialisés sur une ou plusieurs devises, leur tâche consiste à les négocier aux conditions les plus avantageuses. Leurs comportements jouent parfois un rôle essentiel dans la détermination des cours du change (en particulier lorsqu’ils adoptent des comportements mimétiques).

Capital : Très complexe à définir. Revêt de nombreux sens. En première approche, il s’agit de tout actif susceptible de procurer un revenu. Dans une optique productive, il s’agit d’un des facteurs de production (aux côtés du travail), un bien utilisé dans la production d’autres biens. Par extension, on parle du capital pour désigner l’ensemble des biens de ce type. Cette approche a mené à une querelle entre les auteurs néoclassiques (Solow, Samuelson) et les auteurs postkeynésiens (Robinson) dans le cadre des recherches sur la croissance. Chez Marx, c’est le caractère structurant du capital qui importe, le fait qu’il crée une division en classes de la société entre ceux qui détiennent les moyens de production et ceux qui n’ont que leur travail pour vivre (les prolétaires).

Capital humain : aptitude d’un individu à s’insérer efficacement dans un processus productif. Trois éléments contribuent à la constitution du capital humain :
L’état de santé.
L’éducation : formation initiale ou formation continue.
Lapprentissage par la pratique : lexpérience acquise en travaillant.

Capacité d’autofinancement (cash-flow) : Pour une entreprise, la capacité d’autofinancement représente dans le bilan de fin d’exercice la somme constituée par les amortissements, les provisions (en partie ou en totalité) et le résultat net après impôt. Elle représente les ressources brutes restant à l’entreprise à l’issue de l’exercice, ressources que l’entreprise peut choisir de distribuer (dividendes) ou de consacrer au financement des investissements. *Ne pas confondre avec les capitaux propres et avec la capacité de financement.

Capacité de financement : Dans le système européen de comptabilité nationale (SEC 2010), la capacité de financement apparaît dans le solde de compte de capital d’une unité institutionnelle lorsque l’épargne brute est supérieure à la formation brute de capital fixe (FBCF) augmentée des variations de stocks. Pour une nation, la capacité de financement est le solde de l’ensemble des opérations non financières effectuées avec le Reste du monde. Le solde des échanges de biens et services (y compris le tourisme sur le territoire), et le solde des opérations de répartition sont alors positifs. *Ne pas confondre avec la capacité d’autofinancement.

Capacité de production : Au niveau de l’entreprise, de la branche, ou au niveau macroéconomique la capacité de production représente la production potentielle maximale qu’il est possible de réaliser à court terme, compte tenu des facteurs de production disponibles et de leur mode d’utilisation.

Capitalisme : système économique caractérisé par quatre éléments :
Lallocation des ressources est réalisée par le mécanisme de marché. Une économie capitaliste est une économie de marché.
La propriété privée des moyens de production (le capital).
Le rôle central et la légitimité de la recherche du profit.
La prépondérance du salariat en tant que mode de travail.

Capital-risque :Le capital-risque stricto sensu est proche du capital investissement et consiste en un apport de fonds propres dans les entreprises nouvelles ou en phase de création. C’est un mode de financement de la croissance d’une entreprise à fort potentiel de développement mais dont le risque peut être important. Des investisseurs (en général une société de capital-risque) apportent à une entreprise : –des ressources financières (prise de participations) ; –un partenariat dans son management (cette mission d’accompagnement et d’assistance peut être déterminante pour assurer la survie d’une jeune entreprise innovante).

Capital variable : Dans l’analyse marxiste, le capital variable est la partie du capital qui est utilisée pour acheter la force de travail. Le salaire est un revenu pour les travailleurs, mais c’est une partie du capital avancé (qui doit être mis en valeur) pour les capitalistes.

Capitaux fébriles : Les capitaux fébriles sont des avoirs liquides ou à court terme qui se déplacent d’un pays à un autre et/ou d’une devise à une autre au gré des perspectives de gains liées aux variations de taux de change et/ou de taux d’intérêt. Le terme « capitaux fébriles » est la traduction officielle de l’expression hot money.

Capitaux flottants : désigne au niveau international les capitaux qui s’investissent d’une place financière à l’autre en fonction des évènements conjoncturels.

La capture du régulateur :  est une situation où les entreprises soumises à une autorité de régulation sont en mesure d’influencer cette dernière et d’échapper à la mise en œuvre d’un contrôle effectif. La capture du régulateur est notamment liée à l’existence d’asymétries d’information entre l’autorité de régulation et les entreprises régulées. Ces dernières sont mieux informées que les régulateurs de la réalité de leurs activités et elles peuvent pratiquer la rétention d’information. La capture du régulateur est aussi liée à l’activité des groupes de pression qui font en sorte que la réglementation leur soit favorable (ou pas trop défavorable). *L’existence de situations de capture du régulateur sont un exemple de défaillance de l’État.

Catallaxie : Pour L. von Mises (1881-1973), la catallaxie est l’étude de l’action humaine dans sa dimension économique. La catallaxie est donc un sous-ensemble de la praxéologie (science de l’action humaine).

Cartel : désigne une entente formelle entre des entreprises indépendantes et généralement peu nombreuses, qui vise à réduire la concurrence en fixant le prix et/ou en se partageant le marché. Le cartel cherche à accroître son pouvoir de marché, à rendre plus difficiles les entrées sur le marché, et à se comporter comme un monopole (maximisation du profit joint des membres du cartel). Le cartel doit supporter des coûts de surveillance et de contrôle et faire face à l’opportunisme du comportement de certains de ses membres.

+ Les cartels sont interdits par la loi. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) n’est pas interdite car elle est formée par plusieurs pays qui ont le droit de passer des accords commerciaux entre eux.

Cascade informationnelle : phénomène désignant une situation où les agents économiques ne disposent pas de toute l’information nécessaire pour prendre une décision et prennent leurs décisions en se basant sur le comportement observé des autres. Ils supposent ainsi que ces comportements traduisent la détention d’une information privée pertinente. Ce qui n’est pas forcément le cas.

Changes fixes : système de change dans lequel les taux de change sont fixés à la suite d’accords internationaux et dans lequel les Banques Centrales assurent la stabilité des taux de change de leurs monnaies par leurs interventions sur les marchés des changes. Exemple : l’offre de euros est supérieure à celle de dollars. Le cours du franc contre le dollar devrait diminuer. Pour éviter cela, la Banque de France va acheter des euros en les vendant contre des dollars, rétablissant l’équilibre entre offre et demande de euros contre dollars.

Changes flexibles (ou flottants) : système de change où le cours des monnaies évolue selon les offres et demandes sur le marché des changes, sans que les Banques Centrales interviennent. En réalité, un tel système pur de changes flottants n’existe pas. Les Banques Centrales interviennent toujours pour éviter des fluctuations trop brutales des parités monétaires. On parle de « flottement impur ».

Chocs d’offre, chocs de demande : désigne une hausse ou baisse inattendue de la production (par l’intermédiaire d’une hausse de la productivité) ou de la demande. Exemple : les chocs pétroliers ont constitué des chocs d’offre négatifs en augmentant les coûts de production, diminuant la productivité et la production.

Choc asymétrique : est une perturbation aléatoire concernant l’offre ou la demande mais qui affecte spécifiquement une branche d’activité, une région, un pays selon sa spécialisation. Les chocs asymétriques posent un problème dans une union monétaire puisque deux pays de cet ensemble peuvent être affectés de manière divergente par ce type de choc alors qu’ils ont renoncé à utiliser le taux de change comme instrument d’ajustement.

Choc exogène : On appelle choc exogène un événement extérieur à l’économie considérée qui en perturbe l’équilibre. Par exemple, les chocs pétroliers et les contre-chocs pétroliers sont des chocs exogènes pour les économies des pays importateurs de pétrole. Un événement naturel (tremblement de terre, tsunami) est aussi un choc exogène. Les chocs peuvent porter sur l’offre et/ou sur la demande. Ils peuvent être positifs ou négatifs. Par exemple, une innovation technologique majeure est la source d’un choc d’offre positif. À l’inverse, une épidémie de grippe aviaire constitue un choc de demande négatif sur le marché de la viande de volaille.

Chômage : selon le Bureau International du travail (BIT), le chômage est l’état d’un travailleur sans emploi, à la recherche effective d’un emploi et disponible pour occuper un emploi (sous environ 15 jours ou trois semaines). En France, le taux de chômage publié par l’INSEE reprend cette définition (de même que celui d’Eurostat).

Chômage classique : chômage dû à l’insuffisante rentabilité de l’activité économique. Dans une configuration de chômage classique, on peut avoir une demande de biens excédentaire mais qui, du fait de coût trop élevés, n’incite pas pour autant à produire et employer plus de main d’œuvre.

Chômage conjoncturel : chômage dû à un ralentissement temporaire de l’activité économique.

Chômage d’exclusion Selon J. Freyssinet, le chômage d’exclusion concerne les travailleurs qui se présentent sur le marché du travail avec des handicaps si importants que leur probabilité d’insertion est très faible dans un contexte de sélectivité accrue. Sauf s’ils bénéficient de mesures spécifiques, ils semblent condamnés à un chômage de très longue durée qui engendre la dégradation des aptitudes au travail, le découragement et finalement l’abandon de la recherche d’emploi.

Chômage de conversion :  désigne les travailleurs qui, jusqu’alors titulaires d’un emploi stable, sont victimes d’un licenciement économique. Ils cherchent d’abord un emploi correspondant à leur niveau de qualification et à leur objectif de stabilité. Leur durée de chômage est donc plus longue et parfois prolongée par une formation qualifiante de reconversion professionnelle.

Chômage wicksellien : Le chômage wicksellien (expression proposée par J.-P. Fitoussi) est un chômage qui résulte d’un taux d’intérêt réel trop élevé (taux d’intérêt monétaire supérieur au taux d’intérêt naturel). Une telle situation, qui peut s’accompagner aussi d’un taux de change réel supérieur à sa valeur d’équilibre, déprime l’activité économique et conduit à l’augmentation du chômage.

Chômage d’inadéquation : chômage lié aux difficultés des travailleurs et des entreprises à trouver un partenaire aux caractéristiques recherchées sur le marché du travail. Exemple : une entreprise peine à trouver un candidat aux compétences requises pour un emploi proposé.

Chômage frictionnel : ou naturel. Taux de chômage jugé incompressible. Il est du aux difficultés qu’il existe pour qu’à tout moment tous les offreurs de travail trouvent un emploi et tous les demandeurs de travail trouvent des travailleurs correspondant aux emplois proposés. Il est donc dû à des imperfections de l’information sur le marché du travail. On emploie le terme naturel en référence à la théorie du taux de chômage naturel de Milton Friedman, qui a formalisé la notion de chômage frictionnel. Le taux de chômage frictionnel s’apparente au taux de chômage de plein emploi.

Chômage keynésien : chômage dû à une insuffisance de la demande effective.

Chômage structurel : chômage lié aux structures de l’économie ou au fonctionnement du marché du travail. Il ne peut être résorbé qu’en modifiant ces structures. Exemple : le chômage dû à l’insuffisance de qualifications de la main d’œuvre dans un contexte ou de nouveaux métiers apparaissent et d’anciens disparaissent. Il est indépendant de la conjoncture.

Chômage technologique : chômage lié progrès technique. Le progrès technique accroît la productivité et réduit dans l’immédiat les besoins en travail pour réaliser une production donnée. Il en résulte un chômage plus ou moins durable.

Chômage volontaire : chômage qui apparaît lorsque des travailleurs ne souhaitent pas occuper un emploi au salaire d’équilibre du marché du travail. Cela peut être dû par exemple à l’existence de revenus de substitution au salaire ou à l’espoir de trouver un emploi mieux rémunéré. Ce chômage est donc lié à une insuffisance de l’offre de travail, pas à une demande de travail trop faible.

Cogestion : Au sens général, la cogestion désigne l’exercice en commun de la gestion et de l’administration d’une institution, d’une entreprise, d’un service, etc., par plusieurs parties. La cogestion implique un partage du pouvoir de décision. Au sens économique, la cogestion désigne un système de gouvernance d’entreprise dans lequel les salariés, en général par l’intermédiaire de leurs syndicats, exercent une participation active à la gestion.

Collusion : concerne une entente d’entreprises sur un marché de type oligopolistique, qui n’est pas ou qui est moins formelle que dans le cartel. Elle est souvent illicite et réprimée par la loi car elle cherche à tromper certains agents économiques. La collusion effective repose sur une entente concernant le niveau et la détermination des prix, et elle est généralement gérée et organisée par un syndicat professionnel. Elle est caractérisée également par un barème de prix que chacun s’engage à respecter et qui laisse à chaque producteur une marge de profit non négligeable.

Clause de la nation la plus favorisée : en commerce international, désigne un principe de non-discrimination entre les pays impliqués dans le commerce international. Selon ce principe, lorsqu’un pays commerce avec un autre, il doit le faire dans les conditions réglementaires qui sont appliquées avec le partenaire le plus favorisé. Exemple : si la France applique un tarif douanier de 5% aux importations de voitures allemandes, elle ne peut appliquer un tarif supérieur pour les véhicules nippons.

Cliquet (effet de) : existence d’une non-réversibilité dans la variation d’une variable économique que l’on a l’habitude de voir orientée à la hausse. Exemple : quand le revenu d’un ménage diminue, les habitudes de consommation mettent du temps à changer.

Cluster : regroupement d’entreprises et d’institutions diverses (laboratoires, universités, etc.) géographiquement proches, opérant dans un champ d’activité particulier et reliées par des points communs et des complémentarités (Michael Porter).
Un cluster regroupe des firmes interdépendantes car opérant dans un même domaine d’activité. Elles sont soit complémentaires (fournisseurs, clients), soit en concurrence. La vocation de ces firmes est d’exporter la production hors du territoire, tout en étant le moteur de l’économie locale.

Cobb-Douglas: fonction de production couramment utilisée en analyse économique. Elle est de la forme : Y = F(K,L) = A.KαLβ, où Y désigne la production, K désigne la quantité de capital utilisé pour produire et L la quantité de travail. A est un paramètre d’échelle (souvent utilisé pour intégrer le progrès technique dans la fonction). α et β sont positifs et peuvent être tels que α + β = 1 (rendements constants), α + β > 1 (rendements croissants) ou α + β < 1 (rendements décroissants).

Coefficient de capital : rapport entre la valeur du capital utilisé dans la production et la valeur de la production. v = K / Y

Coin socio-fiscal : ou « socialo-fiscal ». Mesure le poids des prélèvements obligatoires dans le coût total du travail. Il exprime l’écart entre ce que coûte un salarié à son employeur et ce qui reste au salarié en revenu disponible net. Le coin socio-fiscal est le rapport (impôt sur le revenu + cotisations sociales) / coût salarial total.

Commissaire-priseur : représentation utilisée par Walras dans sa théorie de l’équilibre général afin d’illustrer le mécanisme d’équilibrage par tâtonnement de l’offre et de la demande sur les différents marchés. Le commissaire-priseur se charge d’annoncer des prix, de les modifier tant que l’offre n’est pas égale à la demande, de communiquer les prix d’équilibre et d’organiser la distribution des biens échangés à ces prix. Paradoxalement, la main invisible, symbole du marché décentralisé est incarnée par un individu unique qui centralise les transactions, sans être rémunéré.

Compétitivité : concerne initialement les entreprises. Une entreprise est compétitive si elle est capable de de maintenir durablement sur un marché concurrentiel en offrant un bien demandé par les acheteurs. Pour un pays, la définition est différente. la compétitivité d’un pays mesure sa capacité à s’insérer dans les échanges internationaux et à en tirer un bénéfice, c’est-à-dire à améliorer le bien-être de sa population. La compétitivité d’un pays ne se mesure donc pas par le niveau du solde courant (même si un pays compétitif peut avoir un solde courant excédentaire).

Concurrence imparfaite : se définit par opposition à la concurrence parfaite. Un marché se caractérise par une structure de concurrence imparfaite si l’un des principes de la concurrence pure et parfaite est violé de manière significative. Cela aboutit à des structures de type monopolistique, oligopolistique, de concurrence monopolistique etc.

Concurrence monopolistique : type de marché qui mélange des traits de concurrence et de monopole. Les biens offerts sont différenciés (soit sur leur qualité, soit sur leurs fonctionnalités réelles ou supposées). Chaque firme y offre une variété spécifique d’un bien générique. Elle dispose à ce titre d’une clientèle en partie « captive » car attachée à cette variété particulière. Cette clientèle est prête à payer la variété plus chère. D’où le terme « monopolistique ». Néanmoins, si la firme vend sa variété à un prix prohibitif, même sa clientèle captive finira par lui substituer la variété d’un concurrent. D’où le terme « concurrence ». Exemple : des amateurs de littérature (bien générique) peuvent avoir une préférence pour la science-fiction (une variété du bien générique). Si la science-fiction est un peu plus chère que les autres formes de littérature, ils seront prêts à payer ce supplément. Si le prix est bien plus cher, ils liront d’autres types d’ouvrages car leur goût pour la science-fiction ne va pas jusqu’à accepter un prix extrêmement plus élevé.

Concurrence parfaite : structure de marché de référence en économie qui se caractérise par les quatre conditions suivantes :
Latomicité : un grand nombre doffreurs et de demandeurs se rencontrent sur ce marché, de sorte qu’aucun agent ne peut avoir d’influence, par son seul comportement, sur les prix du marché.
Lhomogénéité : tous les biens offerts sont strictement identiques.
Linformation parfaite : chaque participant au marché peut connaître toutes les informations susceptibles de lui être utiles pour opérer les échanges (sur les biens, les offreurs et les demandeurs).
La libre entrée et libre sortie : chacun peut à tout moment choisir de participer ou non au marché.
Lorsque ces conditions sont respect
ées, l’économie de marché est censée conduire à une allocation optimale des ressources (d’après la théorie de l’équilibre général).

Cette formulation est critiquée par certains auteurs, comme Bernard Guerrien, qui considèrent que les seules hypothèses de la concurrence parfaite énoncées par les théoriciens de l’équilibre général sont :
Il existe pour chaque bien un prix affiché et connu de tous. Hypothèse institutionnelle.
Les agents ne pensent pas avoir une influence sur les prix affichés et croient pouvoir acheter et vendre à ces prix. Hypothèse sur les caractéristiques des agents.
Aux prix affichés, les agents formulent leurs offres et demandes auprès du commissaire-priseur qui les regroupe et les confronte. Il n’y a pas d’échange direct. Hypothèse institutionnelle.
Tous les biens présents et futurs ont un prix affiché. Il existe un système complet de marchés.

Certaines peuvent être compatibles avec la première formulation (atomicité et hypothèse d’agents preneurs de prix sont assez proches). D’autres sont plus problématiques. Ainsi, la libre entrée est en contradiction avec le modèle Arrow-Debreu, qui suppose, pour qu’existe un équilibre général, que le nombre d’entreprises est fixé et que les conditions de la concurrence parfaite sont respectées

Concurrence fiscale : consiste pour les États et les collectivités territoriales à diminuer les taux d’imposition ou à exonérer certaines bases d’imposition afin d’attirer sur leur territoire les activités économiques et les résidents (en général fortunés). Si ce comportement est rationnel au niveau d’un État ou d’une collectivité, l’effet global est généralement considéré comme négatif en raison de deux mécanismes : –d’une part, les États voient progressivement leurs ressources diminuer, ce qui les pousse soit à réduire leur intervention, soit à s’endetter ; –d’autre part, la charge fiscale pèse de plus en plus lourdement sur les activités les moins mobiles (travail peu qualifié, activités de services).

Conjoncture : éléments caractérisant la situation économique d’un secteur, d’une branche, d’une région, d’un pays ou même de l’économie mondiale à un moment donné. Elle peut se résumer au volume d’activité ou au niveau de la demande.

Connaissance codifiable : connaissance qui peut être décrite à moindre coût dans ses aspects essentiels. Exemple : la procédure de paramétrage d’un logiciel peut être décrite simplement dans un mode opératoire écrit ou en vidéo.

Connaissance tacite : connaissance impossible à décrire à moindre coût dans ses aspects essentiels. Elle n’est pas compréhensible ou exprimable sans observer ou interagir longuement avec celui qui la maîtrise. Elle réside largement dans sa tête. Exemple : n’importe qui peut lire un ouvrage de techniques commerciales sans pour autant être un bon commercial. Un commercial performant ne pourra jamais expliquer complètement comment il parvient à une efficacité que d’autres ne peuvent atteindre. Les situations de vente sont tellement différentes les unes des autres qu’expliquer ce qui fait qu’on réussit mieux que les autres est complexe.

Consommation : emploi d’un bien ou d’un service en vue soit de sa transformation dans la production (consommation intermédiaire) soit de la satisfaction d’un besoin (consommation finale) impliquant la destruction immédiate ou progressive de ce bien.

Consommation de capital fixe La consommation de capital fixe est la dépréciation subie par le capital fixe au cours de la période considérée, liée à une usure normale ou à une obsolescence prévisible. Elle doit donner lieu à des provisions pour amortissement. Ne pas confondre la consommation de capital fixe et la consommation intermédiaire. Le terme « brut » dans les expressions comme produit intérieur brut (PIB) ou formation brute de capital fixe (FBCF) signifie que la consommation de capital fixe n’a pas été soustraite. Quand on la soustrait de ces grandeurs, leur valeur est dite « nette ». La consommation de capital fixe peut être mesurée par les amortissements.

Consommation élargie : La consommation élargie est une évaluation de la consommation destinée à rendre compte de l’ensemble des consommations marchandes ou non marchandes des ménages. Elle inclut : – la consommation finale des ménages ; – la part individualisable de la consommation finale des administrations publiques et des institutions sans but lucratif au service des ménages (enseignement, santé, action sociale, services récréatifs, culturels et sportifs).

Consommation ostentatoire : désigne une consommation dont le but est de signifier aux autres la position sociale de l’individu qui la réalise. Ce concept a été élaboré par l’économiste et sociologue américain T. Veblen (1857-1929) qui reliait le développement de ces formes de consommation à l’anonymat social des sociétés urbaines et la recherche de signes distinctifs entre les individus.

Constitutionnalisme économique : doctrine issue des travaux de l’école du public choice qui considère que les politiques économiques discrétionnaires, non encadrées par des règles « constitutionnelles », sont inefficaces. Il faut, selon elle, limiter le pouvoir du gouvernement dans certains domaines et lui imposer des règles intangibles. Exemple : règle de l’équilibre budgétaire.

Contrat à terme : Contrat précisant les conditions d’un échange qui aura lieu ultérieurement aux conditions précisées aujourd’hui. Exemple : vente de 500 dollars contre 495 euros dans 3 mois.

Convention : pour André Orlean, désigne une régularité de comportement au sein d’une population telle que :
Tous les membres de la population se conforment à ce comportement.
Chacun croit que tous les autres membres de la population se conforment à ce comportement
Chacun trouve dans cette croyance une bonne et décisive raison pour sy conformer.
Au moins, une autre régularité de comportement vérifiant les conditions précédentes aurait pu prévaloir.
Exemple : la croyance que le cours des actions d’un secteur donné va durablement augmenter, alors que les règles d’évaluation traditionnelles des titres indiqueraient le contraire.

Courbe d’Engel : courbe qui donne l’évolution de la consommation d’un bien en fonction de l’évolution du revenu. La forme de la courbe d’Engel indique le type de bien auquel on a affaire (inférieur, normal, supérieur)

 

Courbe d’indifférence : en microéconomie, ensemble des paniers de biens qui apportent la même utilité. Par exemple, en deux dimensions, lorsqu’un consommateur peut consommer deux biens différents 1 et 2, une courbe d’indifférence est l’ensemble des couples de consommation (x1,x2) tels qu’ils apportent un même niveau d’utilité (satisfaction). Une courbe d’indifférence qui est plus élevée dans le repère x1,x2 donne un niveau d’utilité plus élevé. Et la forme convexe (fermée vers le point (0,0) et ouverte de l’autre côté) traditionnelle repose sur l’idée que pour garder le même niveau d’utilité quand on consomme moins d’un bien, il faut pouvoir consommer plus de l’autre bien.



Courbe de Kuznets : courbe, due à Simon Kuznets (1955) qui décrit l’évolution des inégalités au cours du développement comme un U inversé : dans les premiers temps de la croissance d’un pays, les inégalités augmentent ; puis, dans un second temps, elles diminuent. L’évolution récente des inégalités la remet en cause. On peut utiliser le PIB par habitant comme mesure de la richesse en abscisses. En ordonnées, on peut retenir l’indice de Gini ou des ratios d’inégalités (part du revenu des x% les plus riches dans le revenu global ou rapport entre le revenu des x% les plus riches et x% les plus pauvres).


Courbe de Laffer : courbe inventée par l’économiste américain Arthur Laffer (1974), montrant une relation d’abord croissante puis décroissante entre le taux d’imposition et les recettes fiscales d’un État. La conséquence de la forme en cloche de cette courbe est qu’il existe un taux d’imposition optimal à ne pas dépasser, au-delà duquel les agents sont découragés à fournir un effort supplémentaire et recherche plus systématiquement l’évasion fiscale. D’où une baisse des recettes fiscales. D’où également la formule : « Trop d’impôts tuent l’impôt ».


Courbe de Phillips : relation économétrique mise en évidence par l’économiste Phillips, qui présente une relation décroissante entre le taux d’augmentation des salaires et le taux de chômage. On en a déduit une relation décroissante entre le taux d’inflation et le taux de chômage. Cette courbe met donc en avant la possibilité pour la politique économique de jouer sur une substitution entre le chômage et l’inflation. Mais la stabilité de cette relation est très discutée.


Courbe en J : exprime l’évolution du solde de la balance commerciale après la dévaluation d’une monnaie nationale. Dans un premier temps, la balance commerciale se dégrade car les flux du commerce extérieur n’ont pas eu le temps de se modifier : les importations restent au même niveau en volume alors que leur prix s’élève ; les exportations restent également stables en volume, mais leur prix baisse. Après un certain délai (environ six mois), le solde s’améliore car les exportations augmentent en volume et les importations baissent en volume.


Course au brevet : situation où des entreprises luttent pour être la première à réaliser une découverte et déposer un brevet (qui leur donnera un monopole). La conséquence principale de ce mécanisme est que lorsque les recherches aboutissent, l’économie dans son ensemble dispose d’une seule nouvelle technologie, mais les dépenses pour l’obtenir ont été réalisées plusieurs fois (par les différentes firmes en compétition).

Coût d’opportunité : gain qu’entraînerait un emploi différent d’une ressource économique. Exemple : l’investissement en éducation entraîne un coût d’opportunité courant qui peut s’évaluer par le salaire que toucherait l’individu en travaillant immédiatement.

Coût d’usage du capital : exprime les coûts engendrés par l’utilisation du capital. Il comprend principalement le taux d’intérêt et le coût de la dépréciation du capital.

Coût fixe : coût qui ne varie pas en fonction du niveau de production. Exemple : les salaires des salariés en contrat durable ou coûts d’amortissement du capital.
Cependant, les coûts fixes finissent par varier quand la production dépasse certains paliers. Exemple : une machine-outil a une capacité de production hebdomadaire maximale. Produire plus nécessite d’en acquérir une nouvelle et augmente les coûts fixes au-delà de cette limite.


Coût marginal : coût de production d’une unité supplémentaire. Selon les caractéristiques du processus de production, il peut être positif ou nul (cas de certains biens immatériels), mais jamais négatif. Le coût marginal peut croître, décroître ou être constant avec le niveau de production.

Coût moyen : coût de production total divisé par le nombre d’unités produites. Synonyme de « coût unitaire ». Lorsque le coût moyen diminue avec le niveau de production, on dit qu’il y a des « économies d’échelle » et des « rendements croissants ». Quand il augmente, on parle de « dés économies d’échelle » et de « rendements décroissants ». Lorsqu’il reste constant quand la production varie, on parle de « rendements constants ».

Coût variable : coût qui varie avec le niveau de la production. Exemple : quand on augmente la production d’un bien, la matière première consommée augmente, ce qui génère un coût supplémentaire.

Coûts de transaction : coûts qu’il est nécessaire de supporter pour réaliser un échange. Ils peuvent inclure, selon les cas :
Les coûts de recherche dinformation (sur les biens ou les co-échangistes).
Les coûts de conception et de contrôle de la réalisation des contrats.
Les coûts de transport.
Les barrières tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (quotas) dans les échanges internationaux.
Des coûts divers dadaptation à un marché (publicité, traductions, etc.).

Coût assurance fret (CAF) :  L’expression « coût assurance fret » désigne un mode de comptabilisation des importations. Ces dernières sont évaluées par les services des douanes à leur entrée dans le pays. Le prix intègre donc les coûts du transport (fret) et de l’assurance depuis le pays d’origine.

Crédibilité : capacité à être cru lorsqu’on annonce qu’on conduira une action. Concerne principalement deux contextes en économie :
Les politiques économiques. Une politique économique est crédible si lorsque le décideur public lannonce, le public croit quil la mettra effectivement en œuvre. Exemple : une banque centrale qui a un objectif statutaire d’inflation à 2% est plus crédible lorsqu’elle annonce qu’elle va atteindre ce taux qu’une banque centrale non indépendante du gouvernement (qui peut être tenté d’utiliser l’inflation pour stimuler l’activité avant une élection).
Les situations stratégiques en oligopole. Une entreprise peut formuler des menaces vis-à-vis de ses concurrents, pour les décourager de conduire une action. Exemple : menacer de guerre des prix. La menace est dite « crédible » si celui qui la formule est en mesure de réaliser un gain en l’appliquant.

Credit crunch : est une contraction brutale du crédit qui résulte généralement d’un effondrement de la confiance. Les banques, qui craignent la défaillance de leurs clients, réduisent leurs prêts aux entreprises et aux ménages. Cela met en difficulté les agents économiques qui doivent réduire leurs activités et leurs achats de consommation, certains d’entre eux se trouvent en situation d’illiquidité ou d’insolvabilité, ce qui amplifie la crise de confiance et déclenche une crise de surendettement.

Crédits subprime : crédits accordés par les banques à des clients ne disposant pas des garanties habituellement requises pour obtenir un prêt (revenu, patrimoine, etc.). Ils se caractérisent par des taux d’intérêt variables et une évolution généralement croissante dans le temps des montants des remboursements. Le développement exponentiel de ces crédits durant les années 2000, couplé à leur titrisation par les banques, est à l’origine de la crise financière de 2008.

Créancier senior : Les créanciers seniors sont les détenteurs de créances qui bénéficient de garanties spécifiques et qui, notamment en cas de défaillance de l’entreprise, bénéficient d’un remboursement prioritaire par rapport aux détenteurs de titres de dettes subordonnées.

Crise bancaire : situation dans laquelle un ou plusieurs évènements occasionnent des pertes pour les banques et dégradent fortement leurs bilans. Les conséquences peuvent être importantes : réduction brutale de l’offre de crédit pour rétablir un niveau de risque acceptable, panique bancaire, etc. L’impact d’une crise bancaire sur l’économie réelle est souvent conséquent et durable.

Crise de change : survient lorsque, pour diverses raisons possibles, les investisseurs vendent massivement une devise afin qu’elle soit (ou parce qu’ils s’attendent à ce qu’elle soit) fortement dépréciée ou dévaluée. La banque centrale fait alors face à une baisse rapide de ses réserves de change et finit par ne plus pouvoir défendre la parité de sa devise.

Crise économique : retournement brutal de la conjoncture se traduisant par un excès d’offre immédiatement suivie par une contraction de l’activité économique.

Crise financière : situation où les marchés financiers et/ou le système bancaire ne fonctionne plus normalement. Les capitaux ne circulent plus entre agents ayant des capacités de financement et agents ayant des besoins de financement. Les transactions sont plus ou moins paralysées par la perte de confiance des intervenants dans la solvabilité des autres.

Croissance : hausse sur une longue période d’un indicateur de production de richesses. On retient usuellement comme indicateur le PIB par habitant.

Croissance endogène : théorie de la croissance expliquant la croissance des économies selon des facteurs endogènes à son évolution. Dans la croissance endogène, le progrès technique est le facteur clé de la croissance. Mais contrairement aux théories de la croissance exogène (voir Solow), le progrès technique ne tombe pas du ciel en dehors de la sphère économique, il est le résultat de l’activité de recherche d’utilité ou de profits des agents. Il peut se matérialiser dans les hommes qui accumulent du capital humain, dans les investissements en recherche et développement, dans les infrastructures publiques, dans la diffusion (mais alors involontaire) des connaissances par le commerce international etc. Le rôle des externalités dans ces modèles est majeur.

Croissance exogène : fait référence à la croissance dans le modèle de Solow. Elle est qualifiée d’exogène car elle est tirée par un progrès technique dont les ressorts ne sont pas expliqués par le modèle lui-même.

Croissance extensive : croissance basée sur l’accumulation des facteurs de production, sans progrès technique.

Croissance intensive : croissance basée sur le progrès technique. Elle s’appuie sur une meilleure utilisation des facteurs de production, sans forcément que la quantité utilisée de ces derniers ne croisse.

Croissance potentielle : taux de croissance maximal que peut atteindre une économie à un moment donné, compte tenu des possibilités de variation de ses capacités de production disponibles (capital, travail et progrès technique).

Currency school : théorie selon laquelle pour éviter l’inflation, chaque billet émis devrait avoir comme contrepartie sa valeur en or détenue par la Banque Centrale. Cette théorie, défendue par David Ricardo était en concurrence au XIXème siècle avec la Banking school de Thomas Tooke. Ses héritiers naturels sont les monétaristes et, de façon plus générale, ceux qui considèrent que l’offre de monnaie est exogène. Voir multiplicateur de crédit et Banking School.

Cycle : fluctuations régulières de fréquences périodiques et d’amplitude relativement fixe de l’activité économique.
Le cycle comprend quatre phases :
– l’expansion ;
– la crise ;
– la contraction ;
– la reprise.

Si lors de la phase de contraction, le taux de croissance reste positif, on peut parler de « ralentissement ». Lorsqu’il devient négatif pendant au moins deux trimestres consécutifs, on parle de « récession » (définition du NBER).

Cycles financiers : correspondent à la succession sur plusieurs décennies d’une phase d’accumulation croissante de la dette accompagnée de fortes hausses des prix d’actifs financés par cette dette, suivie d’une phase de désendettement et de diminution des prix d’actifs financés par l’endettement (l’immobilier notamment). Le retournement du cycle prend la forme soit d’une période d’inflation soutenue, soit d’une crise financière. L’amplitude du cycle financier dépend de la place occupée par le secteur de la finance dans l’économie. Lorsque la finance est très réglementée, le cycle financier a une ampleur négligeable au regard du cycle des affaires. En revanche, lorsque les prises de risques financiers des agents économiques sont plus importantes, l’ampleur des cycles financiers s’accroît. C’est le cas depuis le milieu des années 1990 selon les travaux de la Banque des règlements internationaux (BRI).

Cycle de vie (hypothèse du) : relatif à la théorie du cycle de vie de Franco Modigliani. Pour Modigliani, l’individu choisit sa consommation en fonction de l’évolution prévue de sa richesse tout au long de sa vie (son cycle de vie).

Cycle Kitchin : est un cycle économique court d’une durée de quarante mois environ (3 ans et demi). Il est souvent lié à des opérations d’augmentation ou de liquidation des stocks. Ces pratiques de gestion de stocks conduisent en effet à des fluctuations de la production. Ce cycle, repéré par l’américain J. Kitchin (Cycles et tendances des variables économiques, 1923), est souvent qualifié de « cycle mineur ».

D

Décroissance : La décroissance est la baisse du niveau de la production (taux de croissance de l’économie négatif). Les partisans de la thèse de la décroissance dénoncent les conséquences écologiques de la croissance économique (épuisement des ressources non renouvelables, pollution, émission de gaz à effet de serre, atteintes à la biodiversité). Ils considèrent que le développement durable est une mystification car il n’est pas possible selon eux de faire croître indéfiniment la production dans un monde fini. En effet les partisans de la décroissance soutenable s’opposent aux défenseurs du développement durable parce qu’ils considèrent que le capital naturel s’épuise avec la croissance et que le recyclage des déchets est insuffisant pour réduire l’empreinte écologique. La thèse de la décroissance repose aussi sur la critique de l’extension de la sphère marchande. La décroissance est contestée par des économistes qui mettent l’accent sur la nécessité d’augmenter la production pour répondre aux besoins sociaux en matière d’alimentation, de santé, d’éducation, etc. d’une grande partie de la population mondiale. Ils insistent aussi, en s’appuyant sur la courbe de Kuznets environnementale, sur le fait qu’un niveau plus élevé de développement et une croissance verte est susceptible de réduire les effets négatifs de l’augmentation de la production (technologies plus économes en énergie, etc.)

Décote : est un abattement sur le taux de pension des assurés qui partent en retraite sans avoir le nombre de trimestres de cotisation nécessaire ou l’âge de départ en retraite fixé par la loi. La décote est une mesure incitative visant au maintien en activité des travailleurs âgés.

Déduction : est l’opération qui, sur la base d’axiomes ou de conjectures, consiste à formuler, dans le cadre d’un raisonnement logique, d’autres propositions. Dans les disciplines logico-formelles (logique, géométrie, algèbre…) la valeur de vérité d’une proposition déduite est liée exclusivement au respect des règles de la logique interne du raisonnement. Dans les « sciences de l’empirie » (physique aussi bien que science économique), la validité des propositions déduites suppose à la fois la cohérence interne du raisonnement et la soumission des énoncés à des épreuves de réfutation ou de vérification.

Défaillances de l’État : On parle de défaillances de l’État pour désigner les situations où l’État est inefficace et/ou inefficient. L’expression a été utilisée pour la première fois en 1964 par R. Coase, mais ce sont surtout les auteurs de l’École des choix publics qui ont développé ce type d’analyse (théorie du marché politique, théorie de la bureaucratie). À la différence de l’économie du bien-être, les théoriciens des défaillances de l’État considèrent que ce dernier n’est ni bienveillant (les dirigeants politiques et/ou les bureaucraties peuvent servir leurs propres intérêts et non l’intérêt général), ni omniscient (il ne dispose pas de toute l’information nécessaire pour prendre des décisions optimales). Cette analyse des défaillances de l’État a été développée pour contester la justification de l’intervention de l’État par les défaillances du marché.

Défaillances de marché : situation dans laquelle l’efficacité maximale ne peut être atteinte par les mécanismes de marché, notamment en présence d’une situation de concurrence imparfaite (monopole, oligopole, etc.), quand il existe des externalités, des biens publics ou des asymétries d’information.

Déficit budgétaire : solde négatif du budget de l’État négatif. Les dépenses publiques d’une année sont supérieures aux recettes publiques (impôts, taxes, cotisations sociales, etc.).

Déflation : diminution générale et durable du niveau général des prix.

Délais de la politique économique : expression de Milton Friedman qui désigne la période comprise entre la décision de politique économique et ses effets.
Friedman considère qu’il y a deux types de délais : les délais internes qui correspondent au délai compris entre la décision de politique économique et sa mise en œuvre effective et les délais externes qui correspondent au délai compris entre la mise en place de la politique et ses premiers effets sur l’activité.
Friedman considère que l’existence de ces délais rend néfastes les politiques conjoncturelles. En effet, selon lui, lorsque l’économie est en récession et que le gouvernement décide d’une politique de relance, lorsque cette politique prend effet, le cycle s’est retourné, on est naturellement en phase d’expansion. La politique économique a comme seule influence d’accentuer cette expansion et de créer une surchauffe de l’activité. Si, à ce moment-là, le gouvernement prend des mesures pour ralentir l’activité, le phénomène symétrique apparaît : les effets la politique économique se manifestent lorsque l’économie est entrée en phase de contraction et ils accentuent le marasme économique.
En fin de compte, la politique économique s’avère donc procyclique alors qu’elle a pour but d’être contracyclique

Délocalisation : action consistant pour une entreprise originaire d’un pays à délocaliser une unité de production dans un autre pays. Il existe deux formes de délocalisation :
Au sens strict : il y a délocalisation quand une unité de production est fermée dans un pays et rouverte dans un autre pays.
Au sens large : on inclut les délocalisations entendues au sens strict et on y ajoute les ouvertures d’unités de production nouvelles dans un autre pays que celui dont la firme est originaire.

Demande effective : dans la terminologie keynésienne, désigne la demande globale perçue (anticipée) par les entrepreneurs, à partir de laquelle ils prennent leurs décisions de production et d’emploi.

Demande globale : somme des demandes individuelles sur un marché. Le terme est le plus souvent utilisé pour désigner le montant de la demande pour toute l’économie, en macroéconomie.

Demande nette : synonyme d’excès de demande, c’est la différence entre la demande globale et l’offre globale.

Dépendance au sentier : dans un modèle dynamique, on parle de dépendance au sentier quand la trajectoire prise précédemment détermine mécaniquement et durablement l’évolution future du système. Exemple : en présence d’externalités de réseau, le choix progressif et possiblement « accidentel » d’une technologie engage durablement une économie, même s’il existe des technologies plus performantes a posteriori. Il sera trop coûteux d’en changer.

Dépenses fiscales : Les dépenses fiscales sont des pertes de recettes résultant d’une politique d’incitation par des déductions fiscales (par exemple réduction de l’impôt sur les sociétés pour les bénéfices réinvestis). Le concept de dépenses fiscales permet d’évaluer certains coûts de la politique budgétaire.

Déport : Une devise cote un déport sur le marché des changes lorsque son cours au comptant est supérieur à son cours à terme.

Dépréciation : De façon générale, le terme « dépréciation » désigne la diminution du prix d’un actif sur un marché. Sur le plan monétaire : le terme de dépréciation a deux significations très différentes selon qu’il concerne la valeur internationale ou la valeur interne de la monnaie. Sur le plan international, la dépréciation désigne la baisse du cours d’une devise sur le marché des changes. Sur le plan interne, la dépréciation désigne la perte de pouvoir d’achat de la monnaie qui résulte de l’inflation.

Dépression : désigne le moment d’un cycle économique pendant lequel la production baisse..

Dérivé de crédit : Les dérivés de crédit sont des produits dérivés dont le sous-jacent est constitué de créances. Les dérivés de crédit permettent de transférer tout ou partie du risque lié aux créances d’un créancier (acheteur de protection contre le risque) à un autre (vendeur de protection). Les dérivés de crédit sont donc des instruments de couverture, mais ils sont aussi des instruments de spéculation. De ce fait, ils sont susceptibles d’accroître l’instabilité financière comme on l’a vu à l’occasion de la crise des subprimes.

Désindustrialisation : baisse du poids de l’industrie dans une économie. Elle se mesure habituellement par la part de la valeur ajoutée industrielle dans le PIB ou par la part de l’emploi industriel dans l’emploi total.

Désinflation : baisse du taux d’inflation.

Désinflation compétitive : politique économique qui consiste à s’appuyer sur un faible taux d’inflation pour rendre les entreprises nationales compétitives.
Le processus recherché est le suivant : en maintenant un faible taux d’inflation, on conserve un taux de change relativement élevé. Cela a deux effets : d’une part, les exportations sont pénalisées, ce qui oblige les entreprises pour rester compétitives à faire des efforts sur les coûts (salariaux notamment) ; d’autre part, une monnaie forte réduit le coût des importations, ce qui est un avantage. Au total, les entreprises nationales sont plus compétitives. D’autre part, une faible inflation assure un niveau faible des taux d’intérêt à long terme, ce qui favorise l’investissement.

Destruction créatrice : concept développé par Joseph Schumpeter qui traduit l’idée que l’activité économique remet en cause en permanence sa structure, en la détruisant puis en la recréant toujours plus efficacement. De nouveaux biens ou nouvelles méthodes de production apparaissent sans cesse et remplacent les anciens. Les veilles entreprises sont évincées par les nouvelles. Les emplois sont détruits dans une entreprise ou un secteur et de nouveaux se créent dans d’autres. Pour Schumpeter, ce sont les innovations et les entrepreneurs qui les portent qui guident cette évolution.

Déséconomie d’échelle : Il y a déséconomie d’échelle lorsque les coûts unitaires s’accroissent à la suite d’une augmentation de la taille de l’unité de production et que les rendements d’échelle deviennent décroissants. En effet, au-delà d’une certaine taille critique, les firmes rencontrent des déséconomies d’échelle liées à des contraintes techniques de production, à l’alourdissement des frais de gestion administrative, des coûts d’organisation, des coûts d’information, etc.

Dévaluation : Dévaluation En régime de changes fixes, la dévaluation est la diminution de la parité officielle d’une monnaie. La dévaluation découle d’une décision des pouvoirs publics.

Développement : processus par lequel une société connaît la croissance et le progrès (sous toutes ses formes), tout en se transformant sur le plan économique et social.

Développement durable : stratégie de développement économique ayant pour finalité la satisfaction des besoins de la génération actuelle sans compromettre celle des générations futures. Il repose sur trois piliers :
économique : on doit satisfaire les besoins matériels.
social ou sociétal : on doit pouvoir procurer une vie digne à chacun.
écologique : on doit préserver lenvironnement et les ressources naturelles.
Le concept de développement durable implique qu’il est possible de trouver un équilibre acceptable entre ces trois objectifs.

Développement inégal : Le concept de développement inégal a été forgé par les auteurs néomarxistes (S. Amin, A. G. Frank) dans les années 1960. Pour ces auteurs, l’accumulation du capital à l’échelle mondiale produit, à la fois, le développement pour les pays du centre et le sous-développement pour la périphérie.

Devise clé : est une monnaie nationale utilisée au sein des échanges internationaux comme monnaie internationale. Elle est unité de compte pour les agents privés qui facturent leurs échanges dans cette monnaie, instrument de règlement pour les agents privés comme pour les banques centrales, instrument de réserve pour les agents privés et les banques centrales. La livre sterling était la devise clé dans le système de l’étalon-or. Le dollar lui a succédé dans le système issu des accords de Bretton Woods.

Différenciation des produits : consiste pour une entreprise à offrir une variété spécifique d’un bien générique donné. Exemple : une voiture est un bien générique, qui permet de se déplacer. Une voiture équipé de systèmes de sécurité inédits est une variété spécifique de voiture. Une entreprise peut différencier son bien selon deux dimensions :
La différenciation horizontale consiste à offrir un bien aux fonctionnalités (réelles ou perçues par le consommateur) différentes. Exemple : un ordinateur portable doté d’un écran tactile.
La différenciation verticale consiste à offrir une qualité différente des autres variétés. Exemple : on trouve des ordinateurs portables dont l’autonomie des batteries diffèrent.
Dans les deux cas de figure, il s’agit de s’adresser en priorité à une clientèle spécifique. Exemple : il existe des consommateurs qui recherche un smartphone de taille d’écran limitée et d’autres qui privilégient un écran plus grand.

Dilemme de la connaissance : pointe la contradiction suivante. La connaissance est un bien qui une fois produit peut-être diffusé et réutilisé presque gratuitement, pour le bien de tous. Mais cette diffusion réduit pour les individus l’incitation à produire de la connaissance, puisqu’une grande partie des bénéfices de leur action sera accaparée par les autres.

Discrimination : consiste à attribuer une valeur moindre à une catégorie d’individus identifiée (ethnique, sexuelle, etc.). La discrimination peut être de deux natures différentes :
La discrimination pure repose sur les goûts intrinsèques des personnes, sans rapport avec l’expérience. Exemple : un employeur indisposé par les roux n’en recrutera pas.
La discrimination statistique repose sur lexpérience passée des individus. Exemple : si quand il a rencontré des roux un employeur a constaté chez eux une moindre productivité, à partir d’un échantillon limité, il en conclut que tous les roux sont peu productifs, même s’il n’a rien contre les roux à l’origine.
Si on veut réduire la discrimination, les deux formes ne se traitent pas de la même façon. La première est a priori impossible à réduire, alors que la seconde peut l’être en accroissant l’information du discriminant sur la réalité du groupe discriminé.

Disparité : désigne l’écart existant entre la valeur moyenne d’une variable pour deux populations statistiques différentes. Pour étudier la disparité des salaires entre hommes et femmes par exemple, on comparera le salaire moyen des femmes et le salaire moyen des hommes à une date donnée.

Diviseur monétaire : relation qui détermine la création monétaire dans une économie d’endettement. La base monétaire est déterminée par la quantité de crédit octroyée par les banques (qui se retournent ensuite vers la Banque Centrale pour leur refinancement, d’où la variation de la base monétaire). L’offre de monnaie est exogène.
Cette relation est : ΔB = (1/ k)ΔC
r. Avec B la base monétaire, k le multiplicateur de crédit, 1/k le diviseur et Cr le crédit distribué par les banques.

Diversification : est une stratégie d’entreprise qui consiste à développer la production ou la commercialisation de plusieurs produits ou de plusieurs groupes de produits.

Dividende : est le revenu perçu en contrepartie de la propriété d’actions. Le dividende rémunère un apport de capitaux à une société anonyme par l’actionnaire.

Dollarisation : Une dollarisation totale ou officielle consiste à adopter dans un pays une monnaie étrangère (le dollar ou une autre devise clé) comme monnaie légale principale ou exclusive. Lorsqu’il s’agit de l’euro, on peut aussi utiliser le terme d’« euroïsation ». Une dollarisation partielle, ou de fait, consiste, au sein d’un pays qui garde sa monnaie nationale en circulation, à effectuer librement des paiements et des transactions avec une autre monnaie (souvent le dollar des États-Unis).

Domination budgétaire : Selon P. Artus : La “domination budgétaire ” est une situation où la politique monétaire est dépendante de la politique budgétaire ». Dans une situation où les déficits publics font augmenter le taux d’endettement public et ne sont pas corrigés, la politique monétaire assure, en faisant baisser le taux d’intérêt réel, la solvabilité budgétaire.

Duration : La duration d’une obligation correspond à la période à l’issue de laquelle sa rentabilité n’est pas affectée par les variations de taux d’intérêt. En effet le cours d’une obligation varie en sens inverse du taux d’intérêt. La duration mesure le degré de sensibilité du cours d’une obligation ou d’un portefeuille d’obligations à un changement de taux d’intérêt. Elle se calcule en faisant la somme des valeurs actualisées des flux à recevoir (intérêt et capital) et permet donc de déterminer la durée de récupération de la valeur actuelle de l’obligation. La duration s’exprime donc en années et fractions d’années. Pour les obligations classiques, la duration est inférieure à la maturité.

Dualisme du marché du travail : caractéristique d’un marché du travail composé de deux catégories d’emplois et de travailleurs (deux segments) :
au centre, des travailleurs aux emplois qualifiés, protégés, stables et bien rémunérés.
à la périphérie, des travailleurs alternant les phases de chômage et d’emplois courts, avec des emplois peu protégés, peu qualifiés et faiblement rémunérés.

Duopole : situation de marché de concurrence imparfaite caractérisée par la présence de deux offreurs face à un grand nombre de demandeurs.

Duopsone : Un duopsone est une situation de marché dans laquelle deux acheteurs (demandeurs) sont confrontés à un grand nombre de vendeurs (offreurs).

E

Écart de crédit : est la différence entre le taux d’intérêt pratiqué sur un placement sans risque (bons du Trésor émis par un État disposant d’une excellente notation) et le taux d’intérêt pratiqué sur un autre titre de créance considéré comme plus risqué. L’écart de crédit est donc une évaluation du risque associé à un placement.

Écart type :  L’écart type d’une série statistique sert à mesurer la dispersion et se calcule par la racine carrée de la variance de cette série. On appelle variance d’une distribution statistique la moyenne arithmétique des carrés des écarts des termes de la série par rapport à leur moyenne arithmétique pondérée.

Échange :  Acte économique aboutissant à la cession d’un bien ou d’un service entre deux agents économiques, cette cession étant assortie d’une contrepartie. L’échange peut être monétaire ou non monétaire (on parle alors de troc) ; il peut également s’agir d’un don.

Échange international : est l’ensemble des flux de biens, de services et de capitaux qui se réalisent chaque année entre les agents résidents sur un territoire et le reste du monde. L’échange international est une notion plus large que celle du commerce international puisqu’elle inclut aussi les investissements directs à l’étranger (IDE), les investissements de portefeuille, les échanges de produits dérivés et les variations des avoirs des banques.

Échange marchand : est un échange qui se réalise sur un marché et qui donne lieu au paiement d’un prix. Les échanges marchands permettent d’assurer la coordination des décisions d’agents économiques individuels qui prennent leurs décisions d’allocation des ressources productives indépendamment les uns des autres : on parle de régulation par le marché. En comptabilité nationale, on distingue une production marchande et une production non marchande. Cette dernière correspond aux biens et aux services qui sont gratuits ou vendus à un prix inférieur à 50 % du coût de production.

Économétrie : consiste à traiter des données d’observation par des méthodes mathématiques et statistiques afin d’en inférer des lois ou des relations auxquelles obéissent les phénomènes économiques. L’économétrie est notamment utilisée pour estimer les paramètres des équations qui constituent les modèles de prévision macroéconomiques.

Economie : selon Jean-Baptiste Say, il s’agit de la science qui étudie la production, la répartition, la distribution et la consommation des richesses dans la société.
Selon Lionel Robbins, l’économie est la science qui étudie les comportements humains en tant que relation entre les fins et les moyens rares à usages alternatifs.
D’un point de vue sémantique, l’Economie a pour particularité de porter le même nom que son objet d’étude.

Économie alternative : désigne : un type d’analyse qui privilégie des comportements de réciprocité, de solidarité et de don/ contre don. Elle s’oppose donc à l’utilitarisme et met l’accent sur la justice sociale, le développement humain, le développement durable, voire la décroissance.

Économie de la démocratie : est un domaine de recherche de la science économique qui applique les outils de cette discipline à l’étude des phénomènes politiques : comportements des électeurs, sélection et comportements des responsables politiques, rôle des partis politiques, choix gouvernementaux (notamment en matière fiscale), action des groupes de pression, etc. Les travaux relatifs à l’économie de la démocratie s’inscrivent généralement dans le cadre de la théorie des choix rationnels. L’ouvrage fondateur est celui d’A. Downs.

Économie de troc : est une économie où les échanges se réalisent sans recours à la monnaie. Dans une telle économie, les échanges ne peuvent s’effectuer que dans la mesure où il y a « double coïncidence des désirs » : l’agent qui possède le bien A et veut l’échanger contre le bien B doit trouver un agent qui possède le bien B et souhaite l’échanger contre le bien A. Il faut également qu’il y ait une coïncidence entre les valeurs attribuées par les deux coéchangistes aux deux biens échangés.

Economie de marché : économie dans laquelle les ressources sont allouées au travers du « mécanisme de marché ». Les individus, à partir des ressources initiales dont ils disposent, observent les prix sur les différents marchés où ils sont potentiellement offreur ou demandeur et, en fonction de leurs préférences et de leur technologie de production, formulent des offres et des demandes. La confrontation de ces offres et demandes conduit à un équilibre où le prix égalise offre et demande sur chaque marché.

Economie politique : partie de l’économie qui s’intéresse aux conséquences des processus politiques sur le fonctionnement de l’économie.

Économie du bien-être : est un courant d’analyse qui considère que l’intervention de l’État dans l’économie est légitime dès lors qu’il s’agit de pallier les conséquences d’imperfections et de défaillances du marché (biens collectifs, effets externes, etc.). Cette approche étudie notamment les critères d’une redistribution des revenus qui rapprocherait la situation économique de l’optimum. C’est la publication par A. C. Pigou de son livre L’économie du bien­être (1920) qui a inauguré cette approche.

Economies d’échelle : il y a économies d’échelle lorsque l’accroissement de la production permet de diminuer le coût moyen. Lorsqu’il y a économies d’échelle, il y a également rendements croissants. Le contraire est « déséconomies d’échelle ».

Effet d’aubaine : on parle d’effet d’aubaine lorsqu’un agent économique bénéficie d’une mesure de politique économique supposée incitative sans changer son comportement par rapport à ce qu’il aurait fait sans l’existence de cette mesure. Exemple : une entreprise qui avait prévu d’embaucher quoi qu’il arrive un salarié au salaire minimum bénéficie d’un effet d’aubaine si le gouvernement décide une baisse des cotisations sociales sur les contrats au salaire minimum.

Effet d’éligibilité : exprime l’idée qu’un chômeur peut avoir intérêt à reprendre un emploi rapidement pour accumuler des droits futurs. Effet d’expérience : mécanisme par lequel le coût unitaire de production d’une entreprise diminue en fonction de la production cumulée au cours du temps. Cela est principalement dû à un phénomène d’apprentissage par la pratique. Ne doit pas être confondu avec les économies d’échelle.

Effet Cantillon : L’expression « effet Cantillon » a été proposée par F. Hayek (1899-1992) pour désigner le fait que toute augmentation de la quantité de monnaie dans une économie s’accompagne d’une déformation de la structure des prix relatifs. Contestant l’approche quantitativiste, R. Cantillon (1697-1734) a en effet montré que l’augmentation de la quantité de monnaie ne se traduit pas par une augmentation simultanée et proportionnelle de l’ensemble des prix. Au contraire, certains prix nominaux augmentent alors que d’autres restent stables de sorte que la structure des prix relatifs se déforme. La mise en évidence de l’effet Cantillon conduit à remettre en cause les idées de dichotomie et de neutralité de la monnaie ainsi que la théorie quantitative de la monnaie.

Effet d’hystérèse : mécanisme par lequel un phénomène persiste dans le temps alors que sa cause initiale a disparu. Exemple : un chômeur qui a perdu son emploi à cause d’une récession reste au chômage après la reprise économique parce qu’il a perdu des compétences pendant la période de chômage et n’est plus aussi employable.

Effet d’annonce : effet recherché par les autorités de la politique économique lorsqu’elles annoncent des mesures à venir. Elles souhaitent ainsi influencer le comportement des agents économiques dans un sens souhaité. Exemple : en annonçant une faible progression de la masse monétaire, la banque centrale espère réduire les anticipations inflationnistes.

Effet d’encaisse réelle : l’encaisse réelle d’un agent est le rapport de la somme de monnaie qu’il détient sur le niveau général des prix. Lorsque les prix augmentent, la perte de pouvoir d’achat des encaisses monétaires détenues (pour un motif de précaution) pousse les consommateurs à refaire leurs calculs de consommation, d’épargne et de demande de monnaie. Ils demandent plus de monnaie (en termes nominaux) et moins de biens. La demande de biens diminue, d’où une baisse du niveau général des prix qui conduit les agents à refaire de nouveau leurs calculs. Ils demandent moins de monnaie puisque leurs encaisses réelles ont augmenté et plus de biens. On revient à la position initiale au bout d’un certain temps. Auteurs de référence : Knut Wicksell, A.C. Pigou, Don Patinkin.
Voir aussi la question-réponse sur ce thème.

Effet d’éviction : décrit le mécanisme par lequel la hausse des dépenses publiques induit une baisse équivalente (ou pas ) des dépenses privées d’investissement par la hausse du taux d’intérêt qu’elles provoquent sur le marché des fonds prêtables dans la théorie néoclassique et sur le marché de la monnaie dans le modèle IS-LM.

Effet de congestion : phénomène qui apparaît lorsqu’un bien public est utilisé par un trop grand nombre de consommateurs. Ce bien perd alors sa propriété de bien non-rival, dans la mesure où l’ajout d’un consommateur dégrade la satisfaction des autres. Exemple : une route est un bien non rival tant qu’il n’y a pas trop de monde dessus. Quand sa capacité est dépassée, les embouteillages apparaissent et la satisfaction des conducteurs s’en ressent.

Effet d’entraînement : Il y a effet d’entraînement d’une activité économique sur une autre lorsque le développement de la première conduit au développement de la seconde. Par exemple au 19 -ème siècle, l’essor du chemin de fer, par ses commandes, a induit une forte expansion des mines de charbon et de fer (rails, construction mécanique) mais aussi de l’exploitation forestière et de scieries (traverses des rails).

Effet de commerce : est un titre négociable permettant à son bénéficiaire de percevoir une somme déterminée à une échéance déterminée. Le chèque, le billet à ordre et la lettre de change sont, par exemple, des effets de commerce.

Effet de contagion : mécanisme lié aux anticipations, par lequel les agents économiques extrapolent la réalisation d’un évènement survenu sur un marché à un autre marché, qu’ils jugent similaire, même si ce n’est pas vraiment le cas. Exemple : un pays émergent A connaît une crise de change. Les investisseurs trouvent des similarités entre ce pays et un autre pays B, qui ne connaît pas de crise de change. Ils calent alors leurs anticipations pour B sur ce qui est arrivé chez A (et vendent la devise de B).

Effet de seuil : changement de comportement induit par l’existence de seuils dans une mesure de politique économique. Exemple : la perte de réductions de charges sociales au-delà d’un certain niveau de salaire peut inciter les employeurs à ne pas augmenter les salaires au-delà de ce niveau.

Effet de substitution et effet de revenu : dans une situation où le prix d’un bien A diminue par rapport à celui d’un autre bien B, deux réactions élémentaires sont possibles pour un consommateur (d’autres sont possibles, mais celles-ci permettent de comprendre la logique substitution/revenu) :
Il peut choisir de consommer plus de A qui est devenu moins cher. On dit que leffet substitution lemporte.
Il peut consommer autant de A (ce qui lui coûte moins cher quavant) et utiliser les économies réalisées à consommer plus de B. On dit que l’effet revenu l’emporte.
Le choix dépendra de la fonction d’utilité du consommateur, qui représente ses préférences en termes de quantités de A et B consommées.

Effet Veblen : du nom de l’économiste et sociologue Thorstein Veblen. Phénomène qui se manifeste quand la hausse du prix d’un bien est suivie d’une hausse de sa demande. Deux facteurs peuvent l’expliquer :
La consommation dun bien plus cher a un effet positionnel pour le consommateur, fier de montrer qu’il peut se l’offrir.
La qualité perçue du bien augmente avec son prix.
À linverse, un bien peut voir sa demande baisser en même temps son prix.

Effets d’agglomération : ensemble des mécanismes, essentiellement des externalités, qui entretiennent la croissance d’une agglomération. Exemple : plus le nombre d’entreprises et de travailleurs est important sur une zone donnée, plus la probabilité de trouver un employeur (pour les travailleurs) ou un salarié (pour les entreprises) est élevée.

Effet de débordement : est un effet externe par lequel l’activité économique d’un territoire a des conséquences sur un autre territoire. Il existe des effets de débordement positifs (par exemple par diffusion d’innovations entre des territoires) et des effets de débordement négatifs (la dépréciation de la monnaie d’un pays handicape la compétitivité des pays partenaires).

Effet de patrimoine : ou encore effet de richesse, traduit le fait qu’une variation de la valeur de leurs actifs patrimoniaux incite les agents économiques à modifier leur demande de biens de consommation et d’investissement. Cette demande s’accroît lorsque la valeur du patrimoine augmente et diminue en cas de baisse.

Effet Giffen : désigne le fait que, pour certains biens, la quantité demandée s’élève avec le prix. Ce phénomène apparaît pour un type très spécifique de biens inférieurs pour lesquels l’effet revenu l’emporte sur l’effet de substitution.

Effet revenu : traduit le fait qu’une variation de prix (toutes choses étant égales par ailleurs), modifie le pouvoir d’achat du revenu et donc la quantité demandée par les agents économiques.

Efficacité marginale du capital : selon Keynes, il s’agit du rendement escompté d’un bien en capital, c’est-à-dire les revenus que l’utilisateur espère en retirer pendant la durée d’utilisation et la vente de sa production, déduction faite des dépenses courantes de production. C’est la comparaison avec le taux d’intérêt monétaire qui va déterminer si on réalise ou non un investissement : si l’efficacité marginale du capital est supérieure au taux d’intérêt, l’investissement est réalisé.

Efficience : l’efficience caractérise une situation dans laquelle un objectif fixé est réalisé en utilisant pour cela le moins de ressources possibles.

Elasticité : mesure la variation relative d’une variable en fonction de la variation relative d’une autre variable. Exemple : l’élasticité de la demande d’un bien par rapport à son prix, exprime de combien de pour cent la demande diminue lorsque le prix augmente de un pour cent. Mathématiquement, l’élasticité de x par rapport à y s’écrit : e (x/y) = (Δx/x)/(Δy/y)

Elasticité de substitution (factorielle) : mesure avec quelle facilité il est possible de substituer du capital au travail dans la production. C’est le rapport de la variation relative de la proportion de facteurs K/L à la variation relative du rapport de leurs prix w/r.
σ = [d(K/L)/(K/L)] / [d(w/r)/(w/r)].
Si le rapport des prix des facteurs w/r augmente de 1%, le rapport des quantités de facteurs K/L croît de σ%.

Embargo :  désigne l’interdiction, totale ou partielle, des importations et exportations en provenance et à destination de certains États. Dans un sens plus restrictif, il ne vise que les exportations à destination de certains États. Il résulte d’une décision prise soit par un organisme international (l’ONU à l’encontre de l’Irak en 1990), soit par un État (par exemple la Russie en 2014 contre les produits alimentaires venant des principaux pays occidentaux ou les États-Unis en 2018 contre les exportations iraniennes de pétrole).

Encadrement du crédit : instrument de politique monétaire qui consiste pour les autorités monétaires à définir de manière réglementaire le volume de crédit qui sera émis par les banques. C’est une pratique qui n’est plus employée aujourd’hui.

Endettement international : L’endettement international d’un pays est égal à la somme des créances détenues sur ce pays par des agents économiques non-résidents.

Entente : accord passé entre entreprises sur un même marché, ayant pour conséquence de décider de façon concertée d’un niveau de prix ou de quantités écoulées entre entreprises concurrentes (ententes horizontales ou « cartel »), des conditions d’échange entre producteur et distributeur (entente verticale) ou de coopérations autour de développements technologiques communs (ententes technologiques). Voir aussi les questions réponses sur la politique de la concurrence.

Entrepreneur (Schumpeterien) : personnage central dans la théorie de la croissance de Joseph Schumpeter. Schumpeter distingue deux types d’entrepreneurs.
L’entrepreneur innovateur est un individu qui crée des innovations (donc prend des risques) dans le but de s’octroyer une rente de monopole. L’entrepreneur imitateur est celui qui imite l’innovateur et accroît la production des biens issus de l’innovation.
Selon Schumpeter, c’est le comportement de recherche de rente des entrepreneurs innovateurs qui permet à l’économie de sortir des phases de stagnation par la création de nouvelles innovations qui engendrent des périodes de croissance

Entreprise : unité économique autonome combinant divers facteurs de production, produisant pour la vente des biens et des services et distribuant des revenus en contrepartie de l’utilisation des facteurs.
L’entreprise est généralement associée, à juste titre, au motif de profit. Mais dans la réalité (entreprises publiques), comme dans la théorie (théories de l’entreprise managériale, par exemple), le motif du profit n’est pas une constante de la définition de l’entreprise.

Entreprise d’insertion :  est une entreprise dont la finalité est avant tout sociale car elle emploie des personnes qui cumulent des difficultés sociales et professionnelles, ou encore des personnes en situation d’exclusion. L’entreprise est ainsi un outil de formation et d’insertion. Elle dispose de différentes aides de l’État comme un allégement des cotisations sociales patronales ou encore des aides liées au poste de travail.

Epargne : on peut en donner plusieurs définitions :
Partie du revenu qui nest pas consacré à la consommation immédiate.
Renoncement à la consommation ou abstinence, doù lintérêt reçu.
Excès du revenu sur la dépense de consommation. L’épargne est un résidu, un phénomène passif, pas un acte volontaire dans le but de l’abstinence. C’est la définition de John Maynard Keynes.

Equation quantitative de la monnaie : elle est due à Irving Fisher (1907). Elle s’écrit :
MV = PY .
Avec M la masse monétaire, V la vitesse de circulation de la monnaie, P le niveau général des prix, Y le volume des transactions (ou de la production globale).
En soit, c’est une équation comptable qui traduit l’équilibre monétaire d’une économie. Elle signifie que le volume de liquidités en circulation MV est équivalent à la production en valeur de l’économie PY et que toute inégalité est corrigée par la variation d’un ou de plusieurs des termes de l’équation. Cela dit, elle peut être interprétée selon différentes théories. La théorie quantitative de la monnaie énonce que lorsque M augmente, V et Y étant constants dans la construction quantitativiste (Néoclassiques et, en particulier, Monétaristes), P augmente d’autant, à long terme. Pour d’autres courants (Banking school et keynésiens) la conséquence d’une hausse de M peut être une hausse de Y ou une baisse de V, la hausse de P n’arrivant que lorsque l’offre est inélastique. A la limite, on peut la lire en sens inverse et dire que c’est la hausse de Y qui induit une hausse de M (Banking school).

Equilibre de Nash : L’équilibre de Nash est une solution de théorie des jeux proposée en 1951 par le mathématicien américain J. F. Nash (1928-2015, prix Nobel 1994). Cet équilibre d’un jeu non coopératif correspond à une combinaison de stratégies dans laquelle aucun des acteurs ne peut espérer améliorer sa situation par un changement unilatéral de stratégie (celle de chaque autre joueur est donnée). Un jeu peut présenter plusieurs équilibres de Nash et il est fréquent que de tels équilibres ne soient pas des optimums de Pareto.

Équilibre partiel : À la différence de l’approche en termes d’équilibre général, l’approche en termes d’équilibre partiel étudie les conditions de la formation de l’équilibre sur un seul marché supposé indépendant des autres. On ne prend donc pas en compte l’interdépendance entre les marchés, à la différence de l’équilibre général.

Equilibre général : situation caractérisant une économie de marché où tous les marchés sont simultanément à l’équilibre offre-demande.

Equivalence ricardienne : principe initialement dû à David Ricardo (puis actualisé par Robert Barro) selon lequel le financement par la dette d’un déficit public est équivalent au financement par l’impôt, en ce qui concerne son impact sur la demande globale. Lorsque l’impôt finance le déficit, les individus voient leur revenu inchangé et ne dépensent donc pas plus. Lorsque la dette finance le déficit, s’ils anticipent que les impôts augmenteront plus tard pour rembourser la dette, ils ne dépensent pas davantage non plus mais épargnent le supplément de revenus immédiat pour payer les impôts futurs. Pour que ce principe soit valide, il faut néanmoins que des conditions strictes soient réalisées :
Les agents prévoient que la dette sera remboursée avant leur mort ou quils se soucient du bien-être de leurs descendants et leur lèguent de quoi rembourser la dette.
Les agents ont des anticipations rationnelles : ils prévoient bien en moyenne ce que sera le montant futur des impôts à payer.
Le marché du crédit est parfait (tous ceux qui veulent emprunter peuvent le faire). Sans quoi, le supplément de revenus est utilisé par ces derniers pour compenser labsence de crédit.
Les dépenses publiques ne produisent rien. Sinon, le surplus quelles génèreront est anticipé et la demande augmente pour lanticiper.

Escompte : L’escompte est une opération dans laquelle une banque mobilise des effets de commerce. L’entrepreneur qui possède des effets de commerce les cède à sa banque qui lui remet en contrepartie des liquidités. L’opération a un coût : le taux de l’escompte qui est un taux d’intérêt débiteur. L’escompte est une opération de monétisation de créance qui conduit à une création monétaire.

État-gendarme :  Le terme « État-gendarme » désigne une intervention de l’État se limitant à assurer les fonctions régaliennes traditionnelles (armée, justice, police, diplomatie), et s’abstenant d’intervenir dans l’économie. On oppose souvent l’État-gendarme, caractéristique du capitalisme libéral du xix  siècle, à l’État-providence qui s’est mis en place au xxe siècle. Cette opposition doit être nuancée. En effet, l’État-gendarme intervient dans l’économie car les fonctions régaliennes sont indispensables au fonctionnement des marchés. Par ailleurs, l’intervention économique des pouvoirs publics est loin d’être négligeable au xixe siècle, en particulier dans les pays à industrialisation tardive (financement de l’industrialisation, mise en place d’infrastructures, politique monétaire, etc.).

État-providence : La notion d’État-providence est apparue dans la seconde moitié du 19ème siècle. Elle a d’abord un sens péjoratif, car elle est forgée par des libéraux (comme É. Ollivier) qui affirment le primat de l’individu et la nécessité du risque en dénonçant un État qui prétend se substituer à la providence. La notion est aujourd’hui employée comme traduction de l’expression anglaise de « Welfare State » (État du bien-être). Elle désigne le financement public des dépenses sociales permettant de « libérer l’homme du besoin et du risque » (Lord Beveridge). Dans un sens plus large, le terme est parfois utilisé pour désigner l’État interventionniste de la seconde moitié du 20éme siècle par opposition à l’État-gendarme du 19ème siècle.

Évitement fiscal : comprend d’une part l’utilisation de mécanismes illégaux (explicitement interdits par la loi ou la jurisprudence) afin d’échapper à l’impôt et, d’autre part, l’utilisation excessive de mécanismes légaux potentiellement dommageables à la collecte de l’impôt et contraires à l’intérêt général (optimisation fiscale et l’utilisation détournée de mesures fiscales incitatives).

Expansion : désigne un phénomène d’accélération conjoncturelle du rythme de croissance de l’économie par rapport au taux moyen de croissance de longue période.

Expérience aléatoire : « random control trials » (RCT) ou « field experiments » en anglais. Consiste à tester un « traitement » sur un groupe « test » et à comparer les résultats avec ceux d’un groupe « témoin » , qui ne bénéficie pas du traitement, les deux groupes étant composés d’un nombre suffisamment important d’individus choisis aléatoirement. C’est ce que l’on fait en médecine pour tester l’efficacité d’un traitement. Exemple : on choisit deux écoles au profil similaire et on distribue des manuels scolaires gratuitement dans une, mais pas dans l’autre. On compare ensuite les résultats des élèves dans les deux écoles, pour évaluer l’efficacité de cette mesure.

Expérience naturelle : consiste à s’appuyer sur un évènement historique de grande ampleur pour évaluer un phénomène économique (ou autre) qu’il serait impossible d’expérimenter sous le seul contrôle du chercheur. Exemple : étudier l’impact d’une législation quand celle-ci est adoptée progressivement par différentes circonscriptions administratives d’un même pays (les États, aux États-Unis, par exemple).

Excédent budgétaire : Dans une unité de production, un budget est en excédent lorsque les recettes sont supérieures aux dépenses. Dans le cas du budget de l’État l’excédent budgétaire signifie que les recettes sont supérieures aux dépenses inscrites dans la loi de finances.

 

F

Facteur de production : Les facteurs de production sont les moyens mis en œuvre dans la combinaison productive. L’analyse économique distingue habituellement deux facteurs principaux : le capital et le travail. Certains auteurs prennent en compte trois facteurs de production : le capital, le travail et les ressources naturelles. Des modélisations plus contemporaines intègrent parfois à l’analyse le capital humain, le capital naturel et le capital social et institutionnel.

Faiseur de prix :  Un agent économique est dit « faiseur de prix » (price-maker), s’il dispose d’un pouvoir de marché important qui lui permet d’influencer, voire fixer le prix et par exemple répercuter une partie ou l’intégralité de l’augmentation de ses coûts de production sur le prix de vente.

Fait stylisé : constat d’ordre empirique, généralement non quantifié, mais jugé représentatif du fonctionnement de l’économie. Les faits stylisés sont au cœur des discussions sur la démarche de la science économique. Certains auteurs contemporains (Kaldor par exemple) voudraient que les hypothèses des modèles en économie soient basées sur des faits stylisés, alors que d’autres (Friedman notamment) défendent une position inverse : les hypothèses n’ont pas à être réalistes, seule compte la capacité de prédiction des modèles.

Filiale-atelier : est une filiale qu’une firme multinationale installe à l’étranger pour fabriquer ses produits. Cette implantation est en règle générale motivée par la recherche de coûts de production faibles (coûts salariaux en particulier). La production de la filiale-atelier est souvent destinée aux marchés d’exportation, notamment dans le cadre du commerce intra-firme.

Filiale-relais : est une filiale qu’une firme multinationale installe à l’étranger pour produire un bien qui y sera vendu. Le marché du pays d’accueil guide le choix de l’implantation qui répond à une stratégie de commercialisation.

Financement direct : On appelle financement direct l’opération qui consiste, pour un agent économique à besoin de financement, à s’adresser directement à un agent à capacité de financement. Dans bien des cas, l’opération qui consiste à faire un appel public à l’épargne (par exemple par émission d’actions ou d’obligations) se réalise sur un marché (par exemple la bourse des valeurs). Elle suppose néanmoins l’intervention d’un intermédiaire financier (on parle alors d’une intermédiation de marché, qui se distingue d’une intermédiation de bilan).

Financement externe : regroupe l’ensemble des moyens de financement de l’entreprise autres que l’autofinancement, à savoir :  l’appel au marché financier qui peut se faire par augmentation de capital (émission d’actions nouvelles), par emprunt obligataire ou par émission d’autres titres de créance négociables ; par le recours au crédit bancaire.

Financement intermédié : est l’opération qui consiste pour un agent à besoin de financement à s’adresser à un intermédiaire financier pour se procurer les capitaux qui lui sont nécessaires. L’intermédiaire financier se charge pour sa part de collecter des fonds auprès des épargnants (intermédiation de bilan).

Financement prudent Dans la typologie des modes de financement de H. Minsky (1919-1996), le financement prudent désigne une situation où les revenus tirés par les emprunteurs du placement des sommes empruntées permettent le paiement des intérêts et le remboursement du capital emprunté. La prise de risque est donc minimale pour le créancier.

Fiscalité écologique : est constituée par l’ensemble des mesures fiscales qui ont pour objectif d’inciter les agents à moins polluer, à rejeter moins de déchets et à réduire leur utilisation de ressources naturelles, etc. Par exemple, la taxation des produits dérivés du pétrole ou les crédits d’impôt accordés pour l’isolation des logements relèvent de la fiscalité écologique.

Flexisécurité : forme d’organisation du marché du travail et de l’assurance chômage basé sur trois principes :
Une faible protection de lemploi. Les licenciements sont aisés.
Une générosité marquée de lassurance-chômage. Les allocations sont élevées, par rapport au dernier salaire perçu et la durée dindemnisation est importante.
Un fort encadrement des chômeurs. Ils bénéficient dune assistance importante dans leur recherche demploi de la part de lagence pour lemploi. La formation accordée aux chômeurs est soutenue. Le contrôle de leffort de recherche demploi et de l’acceptation des offres adaptées est rigoureux.
Ce système est caractéristique de pays scandinaves (Danemark et Suède).

Fonction de demande : relation entre la quantité d’un bien demandée et son prix, le prix des autres biens et le revenu d’un consommateur.

Fonction de stabilisation : désigne la mise en œuvre de politiques conjoncturelles (politique budgétaire, politique monétaire) pour assurer une croissance équilibrée au voisinage du plein­emploi. La fonction de stabilisation est l’une des trois fonctions de l’État définies par l’économiste américain R. Musgrave (1910-2007).

Fonds de roulement : se définit comme le solde entre les ressources stables de l’entreprise (ou toute autre organisation), essentiellement les capitaux permanents, et les emplois stables, essentiellement l’actif immobilisé. Un fonds de roulement positif signifie que les immobilisations sont financées par des ressources stables et non par des ressources de trésorerie ou des ressources d’exploitation. Le fonds de roulement mesure ainsi les ressources stables dont l’entreprise dispose pour financer son exploitation courante.

Fonction de production : relation entre la quantité produite d’un bien et les quantités des différents facteurs nécessaires à l’obtention du bien. Mathématiquement : Y = F ( K, L). Avec Y la production, K le capital utilisé, L le travail utilisé.

Fraude fiscale : consiste à échapper au paiement de l’impôt par des pratiques illégales (dissimilation de revenu ou de patrimoine, non-déclaration d’impôt, etc.). La notion d’évitement fiscal est plus large puisqu’elle comporte, outre la fraude fiscale, l’optimisation fiscale par des moyens légaux.

G

Globalisation : phénomène d’internationalisation des transactions commerciales et financières qui se caractérise par le jeu d’acteurs qui conçoivent leur activité et la recherche de l’efficience au niveau mondial.

H

Heckscher-Ohlin-Samuelson (théorème de) : le théorème HOS énonce qu’un pays doit se spécialiser (dans le commerce international) dans la production du bien pour lequel il détient un avantage en dotation factorielle. Exemple : si un pays A détient relativement plus de capital qu’un pays B et relativement moins de travail, le pays A se spécialise dans la production des biens nécessitant plus de capital et le pays B dans la production nécessitant plus de travail.

Homo economicus : sujet abstrait, symbole de la rationalité dans les théories classique et néoclassique.

Homogénéité des produits : voir concurrence parfaite.

Hyperinflation : inflation très élevée et dont le rythme s’amplifie au cours du temps.

I

Illusion monétaire : appréciation erronée de l’évolution des variables réelles suite à la hausse ou la baisse des variables nominales. Exemple : il y a illusion monétaire lorsque l’inflation est de 5%, que les salaires augmentent de 5% et que les travailleurs pensent que leur revenu réel a augmenté.

Impôt forfaitaire : impôt qui ne varie pas en fonction d’une assiette fiscale. Exemple : parmi les contribuables imposables (et hormis quelques autres exonérations), la redevance télévisuelle en France est forfaitaire. Tous les assujettis paient le même montant, indépendamment de leurs revenus, de leur lieu d’habitation, etc.

Impôt progressif : impôt dont le taux moyen augmente en fonction du niveau de la base à laquelle il s’applique. Exemple : les tranches de revenus imposables à l’impôt sur le revenu sont imposées à des taux différents. De sorte que le taux moyen d’imposition (impôt/revenu) est supposé être supérieur pour un individu qui a des revenus plus élevés. En pratique, les niches fiscales peuvent brouiller cette progressivité.

Impôt proportionnel : impôt dont le taux reste constant quel que soit le niveau de la base à laquelle il s’applique. Exemple : le taux de TVA reste le même quel que soit le montant d’un achat (il varie seulement en fonction du type d’achat).

Impôt régressif : impôt dont le taux moyen baisse quand la base d’imposition augmente. Il n’existe pas beaucoup d’impôts ouvertement régressifs. Exemple : certaines cotisations sociales étant calculées avec la prise en compte d’un plafond ont un caractère régressif.
Il ne faut pas confondre la définition stricte donnée ci-dessus, évaluée par rapport à la base d’imposition, et la définition de « régressif » au sens de « selon le revenu ». Dans ce cas, de nombreux prélèvements sont effectivement régressifs. Exemple : les taxes sur le tabac, davantage consommé par les ménages modestes.

Impôt/Taxe Tobin : impôt proposé par James Tobin dont le principe est de taxer les flux de capitaux pour réduire les mouvements spéculatifs. En taxant à 0,5 % les flux de capitaux, il estime que l’on pourrait à la fois décourager les mouvements purement spéculatifs, ne pas empêcher les réalignements de parité fondés sur les fondamentaux de l’économie et ne pas dissuader les mouvements de capitaux liés aux échanges commerciaux ou à des investissements productifs (dont l’échéance lointaine rendrait négligeable l’impôt sur le mouvement de capitaux initial).

Incertitude : état dans lequel il est impossible à un agent de formuler des prévisions sur le futur car il ne connaît pas la probabilité d’occurrence d’un évènement et / ou il ne connaît pas la totalité des évènements possibles dans le futur. Distinct du risque.

Incidence fiscale : évalue qui supporte réellement un prélèvement obligatoire. Un prélèvement peut porter sur un type d’agent donné mais être finalement supporté par un autre si le groupe initialement concerné est capable de reporter sur d’autres le poids du prélèvement. Exemple : l’impôt sur les sociétés est supposé être payé par les entreprises. Mais si celles-ci peuvent accroître leur prix sans baisse de la demande, ce sont les consommateurs qui paient finalement l’impôt.

Incohérence temporelle : concept dû à Finn E. Kydland & Edward C. Prescott. Il y a incohérence temporelle lorsque la décision d’un agent économique optimale à un instant du temps ne l’est plus ultérieurement. Exemple : un gouvernement a intérêt à annoncer qu’il taxera peu les entreprises installées sur son territoire en t. De ce fait, de nombreuses entreprises s’installeront. Une fois installées, il a intérêt, en t + 1, à les taxer davantage pour obtenir des recettes fiscales plus élevées.

Indexation : méthode consistant à faire évoluer contractuellement un revenu en fonction de l’évolution d’une autre variable. Exemple : jusqu’au milieu des années 80, les salaires étaient indexés en France sur le taux d’inflation.

Indice des prix à la consommation : instrument pour mesurer l’évolution de l’ensemble des prix à la consommation. En économie, lorsqu’on parle du niveau général des prix, c’est à cet indice que l’on se réfère. Son principe de construction est le suivant : c’est une moyenne pondérée des prix des biens les plus consommés, chaque prix étant pondéré par l’importance relative du bien dans la consommation globale.

Inégalité : il y a inégalité quand des individus appartenant à un groupe social identifié (jeunes, femmes, chômeurs, etc.) ont une situation systématiquement plus favorable (ou l’inverse) que d’autres groupes. Les inégalités peuvent porter sur des critères différents (revenus, patrimoine, accès à l’emploi, etc.).

Inflation : hausse continue du niveau général des prix.

Innovation : introduction d’une nouveauté ou d’une amélioration substantielle dans la pratique d’une entreprise. L’innovation peut se matérialiser par un nouveau produit (innovation « produit ») ou de nouvelles méthodes de production ou d’organisation (innovation « process » ou « procédé »).

Institut d’émission : Banque Centrale (émet la monnaie).

Institutionnalisme : courant de la pensée économique qui met l’accent sur le rôle des institutions comme déterminant des phénomènes économiques. Quelques noms : au début du siècle, Thorsten Veblen, aujourd’hui Oliver Williamson ou Robert Boyer (France).

Institutions : règles socio-historiques qui définissent le cadre dans lequel les agents économiques prennent leurs décisions d’allocation des ressources. Exemple : la monnaie est une institution car elle modifie la façon de procéder aux échanges par rapport au troc.

Intermédiation : mise en relation d’offreurs et de demandeurs sur un marché par un tiers. Exemple : les banques collectent l’épargne de leur clients, la placent sur le marché financier. Du côté de l’épargnant comme du côté de l’entreprise financée, le seul interlocuteur est la banque.

Investissement : au sens étroit, acquisition de biens de production en vue de l’exploitation d’une entreprise et de dégager un revenu ou augmentation de la capacité de production. Au sens large, acquisition d’un capital en vue d’en percevoir ou d’en consommer le revenu.

Isoquant : ensemble des combinaisons de facteurs (substituables) qui conduisent au même niveau de production.

K

Keynésianisme : doctrine issue de la théorie de John Maynard Keynes (1883-1946).

Know-How : savoir-faire, connaissances techniques particulières nécessaires à la reproduction d’un procédé de fabrication ou de distribution.

Krach : effondrement des cours boursiers apparaissant souvent à la suite de mouvements spéculatifs.

L

Learning-by-doing : apprentissage par la pratique. L’un des mécanismes évoqués pour expliquer la croissance dans les théories de la croissance endogène.

Libéralisme : pas forcément simple à définir. Doctrine économique qui prône la libre concurrence et qui s’oppose donc tant à l’intervention de l’Etat qu’à la constitution de monopoles ou d’oligopoles privés. Cette doctrine est fondée sur la conviction qu’il existe un ordre économique naturel réalisé par des mécanismes d’ajustement qui ne peuvent jouer que dans le libre jeu des initiatives individuelles sur des marchés.

Libre-échange : situation dans laquelle les flux économiques internationaux sont libres. Par extension, doctrine de l’échange international qui stipule que chaque pays participant à l’échange international à intérêt à n’opposer aucune contrainte aux flux économiques (biens, services, facteurs de production) entre pays. Le libre-échange améliorant la situation de tous. C’est une extension du libéralisme à l’ensemble des économies nationales.

Liquidité : propriété d’un bien à être utilisé plus ou moins rapidement dans un emploi donné. Exemple : la monnaie est l’actif liquide par nature pour opérer des transactions. Les liquidités d’une économie sont la somme des moyens de paiement disponibles dans cette économie.

Logrolling : procédure de marchandage parlementaire, qui consiste pour des parlementaires à échanger des votes sur des projets différents.

Loi d’Okun : relation mise en évidence par Arthur Okun (1962), qui exprime le taux d’évolution du taux de chômage comme une fonction décroissante du taux de croissance de l’économie. On en a déduit pour la France que si la croissance est situé entre 2,5 et 3%, le taux de chômage était stable dans les années 1980. Depuis, il semblerait que ce chiffre soit plus proche de 1,5%.

Loi de Walras : s’énonce ainsi : dans une économie où il existe n marchés, si (n-1) marchés sont en équilibre, alors le n-ième marché est aussi en équilibre. Exemple d’application de ce principe : dans le modèle IS-LM, il existe 3 marchés : celui des biens et services, celui de la monnaie et celui des titres. En vertu de la loi de Walras, on considère que le marché des titres est en équilibre et on analyse seulement les deux autres marchés.

M

Macroéconomie : branche de l’économie qui étudie les mécanismes économiques du point de vue de grandeurs et de groupes d’agents agrégés. La macroéconomie a pour but de construire des fonctions de comportement globales ad hoc où à partir d’hypothèses concernant l’agrégation de comportement microéconomiques et d’en déduire des mécanismes explicatifs du fonctionnement de l’économie dans son ensemble.

Main invisible : principe présenté par Adam Smith (1776) pour expliquer l’ordre naturel et le libéralisme économique. Par le jeu de la concurrence sur les marchés, la prospérité générale est assurée, pour peu que chacun ne se préoccupe que de son propre intérêt. Tout se passerait comme si une main invisible transformait la somme des intérêts individuels en un intérêt général.

Maladie des coûts : phénomène par lequel la hausse mécanique des rémunérations dans les secteurs à faibles gains de productivité pèse sur les coûts et les prix de ces secteurs.

Maladie hollandaise : phénomène d’hyperspécialisation de l’économie d’un pays dans un secteur très compétitif. Le pays finit par être totalement dépendant de ce secteur et subit de plein fouet l’éventuelle déclin de son activité. Typiquement, le secteur concerné repose sur l’exploitation de ressources naturelles initialement abondante mais tendant à se tarir. Mécanisme originellement analysé aux Pays-Bas dans les années 1960, avec la découverte de gisements de gaz naturel.

Marché : lieu de rencontre d’une offre et d’une demande, duquel émerge un prix pour le bien échangé. Le marché désigne aussi en économie l’économie de marché dans son ensemble en tant que système économique autorégulé et en tant qu’institution. Voir économie de marché.

Marché à terme : marché sur lequel les échangeurs s’entendent par avance pour la livraison future d’un bien, service ou titre à un prix fixé par avance.

Marché contestable : un marché est dit « contestable » s’il est possible d’entrer et de sortir de ce marché sans subir de coûts irrécupérables (dépenses de publicité d’un nouveau venu, pertes en capital au-delà de l’amortissement, à la revente du matériel).

Marché des changes : marché où s’échangent les devises. Ce n’est pas un marché réellement localisé, c’est un réseau entre les cambistes des banques du monde entier. Les échanges se font à l’aide des instruments de télécommunications.

Marché financier : marché de la monnaie et des capitaux à long terme

Marché interbancaire : marché financier sur lequel les banques échangent au jour le jour leurs excédents et besoins de trésorerie.

Marché monétaire : marché de l’argent à court terme où les intervenants formulent des demandes et des offres de liquidité pour de courtes périodes. Longtemps réservé en France aux seules institutions financières, il est ouvert aux autres agents depuis les années 80.

Marché unique : institution de l’Union européenne qui garantit au sein de l’Union la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production (capital et travail). Des exceptions demeurent cependant, notamment dans le domaine des services. Exemple : éducation, santé.

Microcrédit : pratiqué surtout dans les pays pauvres ou émergents, le microcrédit est une forme de crédit destiné aux plus pauvres, qui n’ont pas accès au crédit classique, qui demande des garanties dont ils ne disposent pas. Les montants prêtés sont faibles, les taux d’intérêt élevés et le mode de garantie des prêts repose fréquemment sur une caution solidaire au sein d’un groupe d’emprunteurs.

Microéconomie : branche de l’économie qui s’applique à expliquer, sur la base de l’hypothèse de rationalité, le comportement d’agents isolés et d’en déduire les conditions de l’équilibre général walrasien.

Modèle économique : représentation simplifiée de la réalité économique ayant pour but de mettre en relation les variables significatives pour la compréhension des mécanismes économiques.

Mondialisation : Processus par lequel le cadre des activités économiques déborde le cadre des frontières nationales pour s’établir au niveau mondial. Correspond à une intégration des marchés de biens et services et de facteurs de production (travail, capital) au niveau mondial.

Monnaie : la monnaie peut se définir par les fonctions qu’elle remplit. Elles sont au nombre de trois :
Unité de compte (numéraire).
Instrument des échanges.
Réserve de valeur.
Une bonne monnaie est celle qui remplit bien ces trois fonctions, les deux derni
ères étant les plus importantes.

Monnaie fiduciaire : billets de banque émis par la Banque Centrale.

Monnaie scripturale : ensemble des dépôts à vue dans les banques. Elle est créée et circule par des écritures, d’où le qualificatif de scripturale.

Monopole : structure de marché dans laquelle un seul offreur est confronté à un grand nombre de demandeurs.

Monopole bilatéral : structure de marché dans laquelle un seul offreur est confronté à un seul demandeur.

Monopole naturel : marché sur lequel les coûts unitaires de production sont les plus bas lorsqu’une seule entreprise offre le bien. Cela s’explique en général par la présence d’économies d’échelle très puissantes. Exemple : la gestion des infrastructures de réseau. Dans ce type d’activité, l’État a intérêt à imposer un monopole, qui sera collectivement plus efficient (si la rente de monopole est bien encadrée).

Monopsone : structure de marché où un seul demandeur est confronté à un grand nombre d’offreurs.

Multiplicateur keynésien : exprime la relation entre une variation de la dépense autonome (dépenses publiques, baisse d’impôts, exportations) et la variation du revenu (production) qu’elle entraîne. Supposons une dépense publique, une hausse du salaire des fonctionnaires, par exemple. Les fonctionnaires reçoivent un revenu supplémentaire. Ils en dépensent une partie (l’autre partie étant épargnée). Cette dépense est alors un revenu pour un autre agent dans l’économie qui a augmenté sa production. A son tour, cet agent consomme une partie de ce revenu vers un autre agent qui produit plus et dépense une partie de son revenu etc. Au final, il existe un effet multiplicateur de la dépense initiale qui a induit une production et des revenus supérieurs à sa valeur. Mathématiquement : Y = G / (1-c) Avec Y le revenu global, G les dépenses publiques et c la propension marginale à consommer le revenu. Comme 0 < c < 1, 1 / (1-c) > 1 et Y > G

Multiplicateur monétaire : relation qui explique la création monétaire dans une économie de marchés financiers. La Banque Centrale décide du montant de la base monétaire et les banques de second rang offre la quantité de crédit qui correspond à cette base monétaire. Cette relation s’écrit ΔM = kΔB, avec M la masse monétaire, k le multiplicateur de la base monétaire et B la base monétaire.

N

NAIRU : Non Accelerating Inflation Rate of Unemployment. Taux de chômage tel que le taux d’inflation reste stable. Le NAIRU est un taux de chômage « d’équilibre » qui correspond au taux de chômage structurel de l’économie. En dessous de ce taux, on peut s’attendre à une accélération de l’inflation. Au-dessus, à un ralentissement de celle-ci.

Neuroéconomie : discipline qui s’intéresse aux processus neurobiologiques à l’œuvre dans le cerveau humain dans les situations de décision économique. Elle utilise des techniques d’imagerie cérébrale dans le but de montrer quelle est la part des émotions et du calcul rationnel dans la prise de décision.

Neutralité de la monnaie : hypothèse des théories classique et néoclassique selon laquelle la monnaie n’aurait pas, au moins à long terme, d’influence sur l’activité réelle. Toute augmentation de la masse monétaire en circulation ayant pour seule conséquence une hausse proportionnelle du niveau général des prix.

Nouvelle économie : concept décrivant une nouvelle forme de fonctionnement de l’économie de marché depuis le milieu des années 1990, ou plus restrictivement, un ensemble d’activités aux caractéristiques de coûts communes, telles que l’informatique, les télécommunications etc. La nouvelle économie se caractérise par un ensemble de chocs technologiques (technologies de l’information et de la communication, biotechnologies), un environnement économique ouvert (globalisation, dérégulations des activités économiques, privatisations et dérégulation des services publics) et des conditions financières nouvelles (disparition de l’inflation, réduction des déficits publics, développement des marchés financiers – dérivés en particulier).
Voir aussi la question-réponse sur ce thème.

O

Offre : Volume de biens ou de services proposé à la vente sur un marché.

Offre globale : Au niveau macroéconomique, c’est l’agrégation de toutes les offres de biens des différents marchés, sans distinction sur la nature du produit. On parle aussi d’offre agrégée.

Oligopole : structure de marché caractérisée par un petit nombre d’offreurs (supérieur à un) confronté à un grand nombre de demandeurs.

Oligopole à franges : Structure de marché dans laquelle quelques grandes entreprises dominent le marché et quelques petites entreprises opèrent (aux franges) sans réellement les concurrencer. Exemple : l’industrie du disque, avec les majors et les labels indépendants.

Oligopole bilatéral : structure de marché dans lequel un petit nombre d’offreurs sont confrontés à un petit nombre de demandeurs.

Oligopsone : structure de marché dans laquelle un petit nombre de demandeurs sont confrontés à un grand nombre d’offreurs.

Open market : technique d’intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire qui consiste à fournir ou reprendre des liquidités à ce marché en achetant ou vendant des titres. En anglais, open market désigne également le marché monétaire lui-même.

Optimum : Niveau jugé le meilleur dans une optique déterminée. Ou valeur d’une grandeur ou d’un ensemble de grandeurs parmi diverses autres et considérée comme la plus adaptée à la réalisation d’un ou plusieurs objectifs, compte tenu d’un ensemble de contraintes.

Optimum de Pareto : situation dans laquelle, on ne peut améliorer la situation d’un individu sans réduire la satisfaction d’au moins un autre individu.

Option : produit financier qui représente le droit d’opérer une transaction à une date ultérieure ou non, à des conditions données aujourd’hui. Exemple : une option (de change) d’achat dollars contre euros à 3 mois, à un taux de 1 dollar contre 1 euro, portant sur 500 dollars, donne le droit, dans 3 mois, d’acheter 500 dollars avec 500 euros dans 3 mois. Une option permet soit de se couvrir contre un risque, soit de spéculer.

P

Panique bancaire : ou bank run. Situation dans laquelle les clients d’une banque redoutent la faillite de leur banque et se précipitent pour retirer leurs fonds avant qu’il ne soit trop tard. Ce qui peut provoquer la faillite de la banque, y compris quand sa situation est saine.

Paradoxe de Bertrand : dans un oligopole, lorsque les firmes se font concurrence sur les prix, l’équilibre atteint est identique à celui de concurrence parfaite, avec un prix égal au coût marginal. Ce résultat, dû à Joseph Bertrand, a pris le nom de « paradoxe de Bertrand ».

Paradoxe de Leontiev : alors que le modèle HOS prédisait une spécialisation des États-Unis dans l’exportation de biens riches en capital, Wassily Leontiev constata en 1953 que les exportations américaines étaient au contraire riches en travail.

Paradoxe de Solow : en 1987, Robert Solow remarquait qu’il voyait des ordinateurs de partout sauf dans les statistiques de la productivité. Cette formule prit le nom de « paradoxe de Solow », car elle faisait le constat de faibles gains de productivité constatés en dépit de l’introduction massive des ordinateurs dans les entreprises.

Parité des pouvoirs d’achat : hypothèse sur la détermination des taux de change à long terme, selon laquelle les taux de change entre monnaie doivent se déterminer de telle sorte que les monnaies aient le même pouvoir d’achat. Cela signifie que si une certaine quantité de euros permet d’acquérir un panier de biens donné, alors après sa conversion en dollars, cette somme permettra d’acheter le même panier de biens aux Etats-Unis.

Parité des taux d’intérêt : hypothèse selon laquelle, en économie ouverte lorsque les capitaux sont parfaitement mobiles, la concurrence entre places financières conduit à une égalisation des taux d’intérêt dans tous les pays.

Passager clandestin : comportement d’un individu qui dissimulent ses préférences pour un bien public dans le but de profiter de sa production sans contribuer au financement de ce bien public.

Pauvreté : situation d’un individu qui ne dispose pas de ressources matérielles suffisantes pour satisfaire des besoins normaux. On distingue plusieurs notions de pauvreté en économie :
Lextrême pauvreté. Définie comme le fait de ne pas disposer dun revenu de 1,90 dollars par jour (seuil en 2018).
La pauvreté absolue. Est pauvre lindividu qui ne dispose pas dune revenu suffisant pour satisfaire des besoins élémentaires (se nourrir, se loger, se vêtir, etc.). Cest la mesure utilisée aux États-Unis.
La pauvreté relative. Est pauvre l’individu qui ne dispose pas d’un revenu suffisant pour avoir un mode de vie relativement proche de celui de la majorité des individus de sa société. Le seuil de pauvreté se mesure alors comme un pourcentage du revenu médian de l’ensemble de la population. L’UE retient cette définition de la pauvreté avec un seuil de 60%.

Perte sèche : baisse du surplus collectif sur un marché, du fait d’une réduction des échanges. Cette réduction étant la conséquence d’une imperfection de marché. Exemple : une situation de monopole ou un impôt sur la consommation.

Policy mix : combinaison des politiques budgétaire et monétaire. La notion de policy mix est importante car les deux politiques peuvent se compléter et se renforcer pour atteindre un objectif ou, à l’inverse, se contrarier.

Politique budgétaire : politique économique conduite au moyen du budget de l’Etat pris globalement, incluant l’action par les recettes et l’action par les dépenses publiques.

Politique commerciale : politique adoptée par une nation, dans le cadre du commerce extérieur et pouvant se traduire par la  » libéralisation  » des échanges, le contingentement, l’abaissement ou le relèvement des droits de douane, des subventions à l’exportation etc. Le but de ces politiques est de favoriser les exportations nationales.

Politique conjoncturelle : ensemble des actions délibérément adoptées en vue de la régulation de la conjoncture, que ce soit par l’intermédiaire de la politique budgétaire, de la politique monétaire, des revenus etc. On résume ses objectifs par la formule dite du  » carré magique  » : stabilité des prix, plein-emploi, expansion et équilibre extérieur.

Politique de l’emploi : au sens strict, concerne les dispositifs qui ont pour but d’agir directement sur le fonctionnement du marché du travail (offre et demande de travail) pour favoriser l’emploi. Au sens large, on y ajoute les dispositifs de politique conjoncturelle visant à soutenir l’emploi.

Politique de la concurrence : ensemble des dispositifs juridiques visant organiser et contrôler les marchés de biens et services, de sorte à favoriser le maintien d’un fonctionnement suffisamment concurrentiel pour que l’efficacité économique y soit maximale.

Politique des revenus : ensemble d’orientations indicatives et concertées destinées à éviter des hausses de prix et de salaires trop importantes.

Politique économique : action consciente de la puissance publique se traduisant par la définition d’objectifs économiques et sociaux et la mise en œuvre des moyens nécessaires pour les atteindre.

Politique fiscale : consiste à déterminer les différents prélèvements obligatoires, leur base de taxation, les taux applicables, les modalités de collecte de l’impôt et les éventuelles exemptions.

Politique industrielle : peut être définie comme l’ensemble des interventions publiques qui visent à orienter la production vers certains secteurs et à créer un environnement favorable aux entreprises, dans le but d’accroître leur efficacité.

Politique monétaire : Actions délibérées des autorités monétaires (Banque Centrale) sur la masse monétaire et les actifs financiers en vue de la régulation de l’économie à court et moyen terme. Actuellement, on reconnaît comme objectif principal de la politique monétaire la stabilité des prix.

Population active : ensemble des individus qui participent activement au marché du travail. Elle inclut donc les personnes occupant un emploi et celles qui en cherchent un, c’est-à-dire les chômeurs.

Pouvoir d’achat : quantité de biens et de services qu’une somme d’argent permet d’acquérir. Le pouvoir d’achat décroît avec l’inflation.

Préférence pour la liquidité : terme utilisé par John Maynard Keynes pour désigner la demande de monnaie. Selon lui, cette préférence pour la liquidité se justifie par trois motifs :
Un motif de précaution qui fait que lon veut toujours conserver une partie de sa richesse sous forme monétaire en cas de nécessité imprévue.
Un motif de transaction.
Un motif de spéculation. On conserve toujours une partie de son patrimoine liquide pour pouvoir profiter de bonnes occasions.

Prêteur en dernier ressort : notion qui renvoie à l’idée qu’en cas de crise financière, un agent doit assurer la liquidité de l’économie, en prêtant aux institutions financières qui en ont besoin mais ne trouvent pas de financement en raison de la crise. C’est la banque centrale qui joue usuellement ce rôle.

Prime de risque : supplément de rémunération réclamé par un investisseur pour l’acquisition d’un actif de risque supérieur à celui des autres actifs disponibles. Exemple : la prime de risque sur les titres de la dette publique d’un pays dont la solvabilité est jugée plus faible se traduit par un taux d’intérêt plus élevé pour les titres de la dette de ce pays.

Principe pollueur-payeur : concept dû à Arthur C. Pigou. Au sens strict, traduit la nécessité d’appliquer une taxe aux activités polluantes, afin d’accroître l’efficience du marché en internalisant cette externalité négative. Au sens large, traduit la nécessité d’internaliser les externalités négatives sur un marché. Exemple : faire payer des cotisations chômage plus élevées aux entreprises qui licencient plus souvent que les autres relève aussi d’une logique de pollueur-payeur.

Prix : rapport d’échange entre deux marchandises proposées à l’échange. Un prix est toujours quelque chose de relatif. Lorsqu’il s’agit de prix monétaires, la référence devient la monnaie. Mais on peut toujours l’exprimer dans un autre numéraire.

Prix d’équilibre : prix d’échange qui résulte de l’égalisation de l’offre et de la demande sur un marché.

Prix nominal, prix réel : un prix nominal est un prix exprimé simplement en unités monétaires. Un prix réel est un prix monétaire rapporté au niveau général des prix. Exemples : le salaire nominal se note W en économie, le salaire réel W / P où P est le niveau général des prix.

Productivité marginale : il s’agit de la production additionnelle que l’on obtient en utilisant une unité supplémentaire de facteur.

Productivité ou productivité moyenne : rapport entre la production et les facteurs ou certains facteurs qui ont permis de l’obtenir.

Productivité totale des facteurs : ou PTF. Traduit l’efficacité avec laquelle capital et travail se combinent dans la production. Sa hausse est synonyme de progrès technique.

Produit Intérieur Brut (PIB) : mesure de la production de biens et services d’un pays avec comme critère retenu la production sur le territoire national quel que soit la nationalité des producteurs. Ce qui signifie qu’une filiale à l’étranger d’un groupe français ne contribue pas au PIB français, mais qu’une filiale d’un groupe étranger installée en France y contribue. Voir aussi PNB. Il n’y a pas, à proprement parler d’indicateur idéal (PNB ou PIB), on utilise l’un ou l’autre selon le sujet qui nous intéresse.

Produit National Brut (PNB) : mesure de la production de biens et services d’un pays avec comme critère la nationalité des producteurs. Ce qui signifie qu’une filiale à l’étranger d’un groupe français contribue au PNB français, mais qu’une filiale d’un groupe étranger installée en France n’y contribue pas. Voir aussi PIB. Il n’y a pas, à proprement parler d’indicateur idéal (PNB ou PIB), on utilise l’un ou l’autre selon le sujet qui nous intéresse.

Produits dérivés : contrats financiers qui sont basés sur l’évolution du cours d’un actif sous-jacent sans qu’il n’y ait livraison de cet actif à l’échéance. Exemple : un contrat basé sur l’évolution du CAC 40.

Profit : définition courante : excédent des recettes d’une entreprise sur ses coûts de fonctionnement.
Définition du profit dit pur en économie : revenu résiduel après que l’entreprise ait rémunéré ses facteurs de production (capital – i.e. actionnaires et prêteurs – et travail). Pour Joseph Schumpeter et Frank Knight, le profit pur serait la rémunération du risque non assurable que prend l’entrepreneur. Le profit est aussi la fonction que le producteur maximise dans la théorie néoclassique.

Progrès technique : processus général de développement et de perfectionnement des méthodes et des moyens de production destinés à une plus grande maîtrise de la nature par l’homme. On dit qu’il y a progrès technique entre t et t + 1 si, à partir d’autant de facteurs de production, on peut obtenir plus de produit. Ou, si on peut obtenir autant de produit à partir de moins de facteurs. Ce qui est équivalent. Les causes du progrès technique sont l’investissement immatériel (en Recherche -Développement par exemple, l’accumulation du capital humain, l’apprentissage par la pratique, la différenciation des biens de production (qui permet à chaque entreprise d’obtenir » la  » machine la mieux adaptée à son activité) etc.

Propensions moyenne et marginale à consommer (épargner) le revenu : la propension moyenne à consommer (épargner) le revenu est la part du revenu d’un ménage qui est consommée (épargnée). Formellement : cM = C / Y où C est la consommation et Y le revenu, cM la propension moyenne à consommer. La propension marginale à consommer est la part d’un revenu supplémentaire qui est consommée (épargnée). Formellement : c = C / Y. Les propensions moyenne et marginale à consommer sont comprises entre 0 et 1 (mais différentes de 0 et de 1).

Protectionnisme : doctrine ou politique qui vise à protéger de la concurrence extérieure le marché intérieur d’un pays par différentes mesures (droits de douane, contingentement et obstacles non tarifaires variés)

Q

Quantitative Easing : ou QE. Voir assouplissement quantitatif.

Quantitativisme : voir équation quantitative de la monnaie

R

Rareté : caractéristique des biens économiques qui n’existent pas à l’état naturel en quantité illimitée. S’entend de manière plus claire lorsqu’on considère le caractère illimité des besoins humains.

Rationalité : en économie, la rationalité est considérée comme l’attitude des agents qui recherchent le maximum de satisfaction au moindre coût. Cette satisfaction étant soit traduite par une utilité (cas du consommateur néoclassique par exemple), soit par un revenu (cas du profit pour la firme néoclassique par exemple). Pour être quasiment neutre, le principe de rationalité ne doit pas être compris dans une logique où les résultats d’une action rationnelle serait forcément les meilleurs. Un agent peut être rationnel et atteindre une valeur de ses objectifs médiocres. Tout dépend des informations dont il dispose (comme dans la théorie des jeux où le comportement que vont adopter les autres compte au-delà de son propre comportement) ou de ses capacités à prendre une décision (exemple de la rationalité limitée de Simon).

Récession : conjoncture caractérisée par un taux de croissance négatif pendant au moins deux trimestres consécutifs (définition du NBER).

Recette marginale : recette apportée par la dernière unité de produit vendue.

Règle budgétaire : objectif quantitatif que doit suivre le gouvernement en matière de déficit public ou de niveau de dette publique. Exemple : maintenir un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB et une dette publique inférieure à 60% du PIB.

Règle monétaire : principe auquel se tient la banque centrale pour mener sa politique monétaire. Une règle monétaire peut être un objectif d’inflation, une règle de progression de la masse monétaire, de fixation des taux directeurs, etc. Exemple : la règle de Taylor.

Relance : politique conjoncturelle destinée à donner une impulsion nouvelle à l’économie dans une phase de ralentissement, de récession ou de dépression.

Relation d’agence : ou « relation principal-agent ». Relation dans laquelle un individu (le principal) noue un contrat avec un autre individu (l’agent) pour que ce dernier réalise une tâche. Exemples : les actionnaires qui engagent un PDG. Un prêteur qui attend que l’emprunteur fasse tout pour rembourser son emprunt.
La relation d’agence présente un intérêt pour l’analyse si l’effort que fournit l’agent pour réaliser sa tâche n’est pas pleinement observable par le principal.

Relocalisation : action d’une entreprise qui ferme une unité de production dans un pays étranger pour la rouvrir dans son pays d’origine. Voir aussi délocalisation

Rendement : rapport entre la quantité de produits obtenus et une quantité donnée de facteurs de production, exprimés en unités physiques).

Rendement social : correspond à l’effet des externalités dans une activité. S’ajoute au rendement privé. Exemple : la production d’une nouvelle connaissance profite à l’individu qui l’a créée (rendement privé), mais aussi à ceux qui pourront l’utiliser sans l’avoir créée (rendement social).

Rendements d’échelle : on dit que les rendements d’échelle d’une production sont :
Croissants si lorsquon multiplie par un même nombre λ la quantité de tous les facteurs utilisés dans la production, la production est multipliée par un nombre supérieur à λ. Mathématiquement : une fonction de production est à rendements croissants si elle homogène de degré supérieur à 1.
Constants si lorsquon multiplie par un même nombre λ la quantité de tous les facteurs utilisés dans la production, la production est multipliée par ce nombre λ . Mathématiquement : une fonction de production est à rendements constants si elle homogène de degré 1.
Décroissants si lorsquon multiplie par un même nombre λ la quantité de tous les facteurs utilisés dans la production, la production est multipliée par un nombre inférieur à λ. Mathématiquement : une fonction de production est à rendements décroissants si elle homogène de degré inférieur à 1.
Exemple : la fonction Y = KL est à rendements croissants. En effet, si on multiplie par deux la quantité de facteurs, on obtient 2K×2L = 4 KL = 4 Y. Or, 4 KL > 2 Y.

Rente : surplus de revenu d’un facteur de production provoqué par l’inélasticité de l’offre par rapport à son prix (l’offre est constante), en raison de la non reproductibilité du facteur.

Réserves de change : liquidités internationales détenues par les Banques Centrales qui leur permettent d’intervenir sur le marché des changes et de financer les échanges internationaux.

Réserves obligatoires : volume des liquidités que les banques sont contraintes de mettre en dépôt à la Banque Centrale dans le cadre de la politique des réserves obligatoires. En obligeant les banques à laisser une certaine quantité de liquidités inactives, la Banque Centrale les empêche ainsi de créer la monnaie qui correspond à ce volume de base monétaire.

Ressource commune : ou « bien commun » ou « commun ». Bien caractérisé par :
La non rivalité. La consommation de ce bien par un individu prive les autres de la possibilité de le consommer.
La non exclusivité. Il est nest pas possible de faire payer un prix à son utilisateur.
Labsence de droits de propriété sur la ressource.
Exemple : les stocks de poisson dans les eaux internationales. Voir aussi tragédie des communs.

Revenu national brut : ou RNB. Résume les revenus primaires perçus par les résidents d’un territoire.
RNB = PIB + Revenus primaires reçus du reste du monde – Revenus primaires versés au reste du monde.
Les revenus primaires pris en compte sont :
Les rémunération des salariés.
Les impôts sur la production et les importations.
Les subventions et les revenus de la propriété.
Le RNB remplace le PNB en comptabilité nationale depuis 1993 pour des raisons de prise en compte des contributions nationales au budget de l’UE.

Revenu permanent : dans la théorie du revenu permanent de Milton Friedman, représente l’intérêt de la richesse d’un individu, la partie de cette richesse qui peut être consommée en conservant le patrimoine de l’agent identique. Pour Friedman, la consommation dépend du revenu permanent et non pas du revenu courant, comme c’est le cas chez John Maynard Keynes.

Révolution industrielle : Une révolution industrielle se caractérise par l’apparition d’innovations qui génèrent progrès technique et croissance. C’est une période de mutations qui ne se limitent pas à un ensemble de découvertes scientifiques et technologiques. Elle implique à la fois des changements technologiques d’ampleur, des transformations économiques, juridiques et sociétales. Les modes de vie doivent être significativement bouleversés, principalement dans le sens d’une élévation du niveau de vie.

Rigidité : absence de réaction d’une variable au changement d’une autre variable qui est généralement considérée comme déterminante.

Risque : situation dans laquelle les agents connaissent les évènements possibles futurs et les probabilités d’occurrence de ces évènements possibles. Exemple : lorsqu’on tire au dés, on sait que l’on peut avoir 1, 2, 3, 4, 5 ou 6, avec pour chacun la probabilité 1 / 6.

S

Salaire d’efficience : la théorie du salaire d’efficience établit un lien positif entre salaire et productivité. Cela peut s’expliquer de deux façons :
Les salariés fournissent un effort supérieur pour ne pas perdre cet emploi bien payé (Joseph Stiglitz & Carl Shapiro).
Les salariés perçoivent ce salaire comme un don de lemployeur et lui offrent un effort supérieur en contre-don (George Akerlof).

Salaire de réservation : salaire en dessous duquel, à un moment donné, un chômeur n’accepte pas de reprendre un emploi et poursuit sa recherche d’emploi afin d’en trouver un dont le salaire est au moins égal à son salaire de réservation.

Say (loi de) : grosso modo, « loi » qui énonce que toute offre crée automatiquement sa propre demande par les revenus qu’elle crée dans l’économie.

Shadow banking system : ou « finance de l’ombre ». Ensemble d’établissements financiers qui, sans être statutairement des banques, participent au financement intermédié de l’économie. Ils ne sont cependant pas soumis à la réglementation bancaire. Selon la Banque de France, « le shadow banking recouvre des entités qui collectent et gèrent des fonds auprès du public sans être des établissements de crédit : organismes de placement collectifs (OPC) monétaires, fonds d’investissement, véhicules de titrisation par exemple. ».

Solde du budget de l’État : différence entre les recettes et dépenses de l’État. Lorsqu’il est positif, on parle d’excédent budgétaire. Quand il est négatif, on parle de déficit budgétaire.

Solde primaire du budget de l’État : solde du budget de l’État dans lequel ne sont pas prises en compte les dépenses d’intérêt sur la dette publique.

Sous-emploi : situation dans laquelle tout le travail disponible dans une économie n’est pas utilisé. La notion de sous-emploi dépasse celle de chômage. Elle inclut les travailleurs ayant un faible temps de travail et ceux qui ne participent pas au marché du travail alors qu’ils le pourraient.
Dans un sens moins large, l’INSEE retient la définition suivante :
« Le sous-emploi comprend les personnes actives occupées au sens du BIT qui remplissent l’une des conditions suivantes :
Elles travaillent à temps partiel, souhaitent travailler davantage et sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent activement un emploi ou non ;
Elles travaillent à temps partiel (et sont dans une situation autre que celle décrite ci-dessus) ou à temps complet, mais ont travaillé moins que d’habitude pendant une semaine de référence en raison de chômage partiel (chômage technique) ou mauvais temps. »

Soutenabilité de la dette publique : une dette publique est dite « soutenable » si la solvabilité de l’État est garantie dans le temps.

Spéculation :  » Achat (ou vente) de marchandises en vue d’une revente (ou d’un rachat) à une date ultérieure, là où le mobile d’une telle action est l’anticipation d’un changement des prix en vigueur, et non un avantage résultant de leur emploi, ou une transformation ou un transfert d’un marché à un autre.  » (définition de Nicholas Kaldor, 1939).

Stabilisateurs automatiques : mécanisme de dynamisation de l’équilibre budgétaire de l’État au cours du cycle économique. En période de croissance, les revenus sont élevés, donc les recettes fiscales le sont aussi. Au sommet de la phase d’expansion, il existe un excédent budgétaire. En période de récession, à l’inverse, les recettes fiscales sont moins importantes. Au plus fort de la récession, il existe un déficit budgétaire. Ainsi, par cycle, le budget ne sera équilibré qu’à un seul moment, mais il est équilibré en moyenne. Ce mécanisme est invoqué pour justifier les politiques économiques prônant d’accepter un déficit budgétaire important en période de récession. Aujourd’hui, les stabilisateurs automatiques jouent encore mais avec un biais dans le sens du déficit.


Stabilisation conjoncturelle : vise à corriger la trajectoire de l’économie au cours du cycle pour la rapprocher de sa tendance à long terme. Elle repose sur la manipulation de la demande globale (consommation, investissement, dépenses publiques). Lorsque la demande globale est élevée, la politique conjoncturelle doit la contenir par le biais de la politique budgétaire et/ou monétaire, pour éviter une hausse de l’inflation trop importante.
À l’inverse, lorsque la demande privée est faible, la politique économique soutient la demande globale. L’évolution du PIB est donc lissée au cours du temps.


Stagflation : conjoncture économique caractérisée par une faible croissance et une inflation importante.

Stop and go : politiques économiques suivies dans l’après-guerre jusqu’aux années 70 qui consistaient à alterner des phases de relance de l’activité auxquelles succédaient ensuite une politique de rigueur pour contenir les poussées inflationnistes. Elles s’appuyaient, en particulier sur l’arbitrage inflation-chômage de la courbe de Phillips.

Sudden stop : arrêt soudain et de grande ampleur des flux d’entrée nette de capitaux étrangers dans un pays dont la balance courante est déficitaire. Le flux peut même devenir négatif.

Surplus : avantage obtenu par un consommateur ou un producteur du fait d’un prix inférieur (consommmateur) ou supérieur (producteur) à ce qu’il était disposé à payer (consommateur) ou à accepter (producteur) pour un produit. La somme des surplus individuels est appelé surplus collectif et est une mesure du bien-être de la collectivité.

Surprofit : profits engendrés par la concurrence imparfaite sur un marché, qui donne un pouvoir de marché aux entreprises. De sorte que, contrairement à ce qui se passerait en concurrence parfaite, les profits (économiques) sont positifs à l’équilibre, au lieu d’être nuls.

Système monétaire international : SMI en abrégé. Un SMI est l’ensemble des règles qui influencent les choix des États en matière de régime de change, de politique monétaire et de réglementation des flux de capitaux. Il se définit au travers de plusieurs caractéristiques :
Les règles de convertibilité des monnaies et de liberté des mouvements de capitaux.
Le régime de change (fixe ou flexible).
Les mécanismes de fourniture de liquidité internationale en cas de nécessité.
La coordination monétaire entre États.

T

Taux d’activité : part de la population totale qui est active, c’est-à-dire qui participe au marché du travail.
Taux d’activité = nombre d’actifs / population totale

Taux d’emploi : part de la population totale qui occupe un emploi.
Taux d’emploi = nombre de personnes en emploi / population totale

Taux de change : valeur d’une monnaie nationale exprimée dans une autre monnaie.

Taux de chômage : mesure la part de la population active (ou d’une catégorie d’actifs particulière) qui est au chômage.
Taux de chômage = nombre de chômeurs / nombre d’actifs

Taux directeurs : taux d’intérêt utilisés par la banque centrale pour fixer le coût du refinancement des banques de second rang (lui-même supposé influer sur les taux proposés aux clients par les banques). Ils sont l’outil principal des politiques monétaires.

Théorème d’impossibilité d’Arrow : théorème, dû à Kenneth Arrow, qui montre qu’il est impossible de dériver une fonction d’utilité collective à partir des hypothèses sur les préférences individuelles de la théorie néoclassique.

Théorème de Coase : dû à Ronald Coase (et George Stigler). Lorsque les coûts de transaction sont nuls, la définition de droits de propriété sur les biens conduit à une allocation efficiente par le jeu du marché. L’idée de Coase peut être utilisée dans le cadre de la gestion des ressources communes : la simple définition de droits de propriété sur ces ressources permet d’empêcher la tragédie des communs. Pour Coase, c’est une alternative à une intervention publique directe sur le marché (une taxe, par exemple).

Théorème de l’électeur médian : dû à Anthony Downs. Dans sa version la plus simple, il affirme que dans une démocratie, le candidat qui remporte une élection est celui dont le programme correspond aux préférences de l’électeur médian (l’électeur qui se situe au centre du spectre des préférences politiques).

Théorèmes du bien-être : théorèmes issus de la théorie de l’équilibre général, concernant les propriétés de l’équilibre général. Il y en a deux :
Premier théorème du bien-être : tout équilibre général est un optimum de Pareto.
Deuxième théorème du bien-être : tout optimum de Pareto dune économie peut être obtenu en tant qu’équilibre de marché, moyennant une redistribution forfaitaire des dotations initiales.

Théorie de l’efficience : ou « théorie des marchés efficients », due notamment à Eugène Fama. En résumé, elle avance que toutes les informations importantes disponibles pour estimer la valeur d’un titre sur un marché financier sont connues et ont déjà été prises en compte par les investisseurs sur le marché. Elle a deux conséquences importantes :
Le prix du marché est la meilleure estimation possible de la valeur fondamentale du titre.
Il est impossible pour un investisseur, autrement que par la chance, dobtenir durablement des rendements supérieurs à ce que l’indice du marché donnerait.

Théorie de l’équilibre général : théorie microéconomique (néoclassique) qui étudie les conditions de réalisation et d’optimalité de l’équilibre dans une économie de marché.

Théorie des jeux : branche de l’économie qui étudie les situations où des agents rationnels prennent des décisions stratégiques, c’est à dire en fonction du comportement supposé ou effectif d’un nombre limité d’autres agents.

Thésaurisation : détention non productive de richesses sous forme monétaire.

Titre : document représentant un droit de propriété ou une créance.

Titrisation : opération qui consiste à transformer des crédits en titres de créances négociables tels que des obligations.

Tragédie des anti communaux : désigne une situation où droits de propriété et existence de coûts de transaction réduisent l’efficacité du marché, en rendant impossible certains échanges. Exemple : un individu a besoin d’acquérir plusieurs licences de brevets pour réaliser un projet. Mais les coûts de transaction avec de nombreux détenteurs des droits rendent le projet non rentable. Il ne sera pas réalisé alors que tous y avaient intérêt.

Tragédie des communs : selon Garett Hardin, une ressource commune, librement disponible, est condamnée à l’extinction par la surexploitation car les individus sont individuellelement incités à l’exploiter au maximum. S’ils ne le font pas, leur voisin risque de le faire, ce qui exclut rationnellement toute retenue. Cependant, l’extinction de la ressource n’est finalement bénéfique pour personne. La contradiction entre intérêt individuel et intérêt collectif génère la « tragédie ».

Trappe à bas salaire : phénomène par lequel les employeurs sont incités à maintenir les salaires à un bas niveau et à favoriser une combinaison productive à base d’emplois peu qualifiés, afin de ne pas perdre le bénéfice d’exonérations de charges sociales accordées jusqu’à un certain niveau de salaire (généralement autour du salaire minimum).

Trappe à liquidité : expression utilisée pour désigner une situation où la demande de monnaie est parfaitement élastique au taux d’intérêt qui est alors à son niveau plancher.

Trappe à pauvreté : situation d’un individu ou pays dans laquelle un état initial de pauvreté perdure du fait d’un manque :
Dincitations. Exemple : un système daide sociale mal pensé, qui décourage le retour à lemploi.
De certaines ressources nécessaires pour senrichir. Exemple : manque d’épargne pour investir.
Dabsence dinstitutions. Exemple : un système de droits de propriété solide.

TVA sociale : utilisation de la TVA pour remplacer les cotisations sociales dans le financement de la protection sociale.

U

Union monétaire : ensemble de régions ou de pays ayant une monnaie commune.

Utilité : reflet de l’importance qu’un individu attache à un bien, compte tenu de son aptitude à satisfaire un besoin économique. L’utilité en économie est un concept important qui permet, entre autres, de déterminer les fonctions de demande des consommateurs.

Utilité collective (fonction d’) : fonction d’utilité représentant l’utilité d’une somme d’individus comme un seul. Son intérêt est de permettre à un décideur public de baser ses actions sur la maximisation de cette fonction. La construction d’une telle fonction est problématique lorsque les individus qui constituent la communauté ont des préférences distinctes, car il faut alors déterminer quelle sera la pondération des préférences individuelles dans la fonction collective. John Kenneth Arrow a montré qu’une fonction d’utilité collective qui ne violerait pas les conditions de la rationalité individuelle ne peut être construite que sous des conditions très restrictives. Ces recherches portent le nom de  » théorème d’impossibilité d’Arrow-Condorcet « . Exemple de fonction d’utilité collective : soit une communauté de 3 individus aux préférences représentées par des fonctions d’utilité différentes, U, V,X. Une fonction d’utilité collective (arbitraire) peut s’écrire sous la forme : W = 0,3 U + 0,5 V + 0,2 X

V

Valeur ajoutée : différence entre la valeur d’une production et celle des consommations intermédiaires utilisées pour la réaliser.

Variable : grandeur susceptible de prendre différentes valeurs.

Vitesse de circulation de la monnaie : mesure le flux de transactions qu’une masse monétaire donnée permet de financer au cours d’une période donnée.

W

Welfare Economics : économie du bien-être en anglais.

Z

Zone monétaire : ensemble géographique qui respecte les règles suivantes :
parité fixe entre monnaies des zones de lensemble ;
convertibilité des monnaies ;
harmonisation des réglementations de change.
En g
énéral, ce regroupement se fait autour dun pays et de sa monnaie jugée comme référence en termes de stabilité. Il existe des zones monétaires officielles (zone franc, zone sterling) et d’autres informelles (zone dollar, zone mark avant l’euro).

Zone monétaire optimale : une zone monétaire est optimale soit :
Si elle nest pas sujette à des chocs de demande asymétriques.
Si elle dispose de mécanismes permettant de la ramener à l’équilibre en cas de chocs asymétriques (mobilité du travail, large ouverture, possibilité de transferts fiscaux, faible différenciation des biens entre régions, préférences homogènes ou solidarité politique).
Dans les deux cas, une politique monétaire unique sera en mesure de s’appliquer efficacement à toute la zone.

 

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