Pour produire, il faut du travail. Le chômage est le travail
disponible non utilisé. Pour que les entreprises produisent, il faut une
demande. Cette demande est composée de la demande des ménages (la consommation)
et de celle des entreprises (l’investissement). Si les ménages consomment
plus, les entreprises qui produisent les biens de consommation sont censés
produire plus. Si elles produisent plus, elles auront besoin non seulement de
travail, mais aussi de capital. Donc, elles embaucheront. Mais en plus, elles
investiront, ce qui fait travailler d’autres entreprises, qui elles même feront
comme elles (embauches et investissement). Le point important est qu’une
consommation qui crée une activité crée des revenus pour les salariés de
l’entreprise (ou des entreprises) concernée(s). Ces revenus sont dépensés en
partie pour consommer (le reste est épargné), ce qui crée encore un revenu pour
des entreprises et leurs salariés et ainsi de suite. C’est ce qu’on appelle
mécanisme du multiplicateur keynésien.
Si vous êtes d’accord sur le fait qu’à chaque fois que l’on
embauche on réduit le chômage (ce n’est pas évident en soi, il faut supposer
que le fait que l’on crée des emplois n’attirent pas des gens qui ne
cherchaient pas du travail), vous avez un lien entre consommation et chômage.
Mais ce n’est pas forcément aussi simple.
Pour que ce mécanisme se mette en place, il faut que les
entreprises pensent que la hausse de la consommation est assez importante et
durable. Sinon, plutôt que d’investir ou d’embaucher, elles feront tourner
leurs machines non utilisées (capacités de production dites
« oisives »). Ou alors, si elles utilisent toutes leurs machines,
elles les feront tourner plus longtemps (le week-end par exemple).
Du côté de l’embauche, même phénomène : elles pourront payer des
heures supplémentaires à leurs employés, leur demander d’accroître les cadences
. Résultat : pas d’embauche. Sans compter que si ça se trouve, les stocks des
entreprises sont suffisants pour alimenter la demande de consommation. Dans ce
cas, elles n’ont qu’à déstocker, pas à embaucher. Et si les
entreprises sont très méchantes, elles peuvent aussi se contenter d’augmenter
les prix quand la demande augmente, mais il y a encore plus grave… imaginez que
les consommateurs (Marocains…..) décident d’acheter des biens étrangers
produits à l’étranger. Bien entendu, ils feront peut-être baisser le chômage
à l’étranger, mais il ne changera pas au Maroc.
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